Sensation, souvenir, imagination et l'état de présence
Sensation, souvenir, imagination et l'état de présence
Dans cet article nous allons traiter des « registres » et de l'état de conscience qu'expérimente l'utilisateur alors qu'il interagit avec les fonctionnalités interactives de l'environnement virtuel afin de socialiser avec d'autres dans le monde virtuel.
En
novembre 2014, nous avons publié quelques blogues et introduit le concept de
« registre ». Le concept de "registre" est fondamental dans l'approche
« psychologique et phénoménologique » proposé par Silo. Précédemment nous avons expliqué que le « registre » est définit comme l'expérience de la sensation produite par
les stimuli détectés par les sens internes ou externes, y compris
le souvenir et l'imagination. Dans l'article « Qui
suis-je.. ou vais-je .. quelle est mon utilité vitale? », nous
avions traité des questions qui se
rapportent au registre de l'«être».
Tandis que les articles du mois dernier (mai 2015), nous avons abordé la
spatialité de la représentation et la psychologie de l'image. En effet, c'est à
partir des réflexions de Jean-Paul Sartre et surtout des travaux que Silo a réalisé sur l'image que nous avons vu comment l'image mobilise les sens et l'action du corps dans le monde. Ainsi nous disons que l'image est une structure formalisée par la conscience et la mémoire - à
partir des sensations et des perceptions provenant des milieux
extérieur et intérieur. (Les
distinctions que nous faisons entre espace intérieur et espace
extérieur sont basées sur les registres de limite imposés par les
perceptions cénesthésico-tactiles).
Par la suite, nous avons poursuivi nos articles et expliqué l'espace de représentation. En fait, nous avons vu que Silo décrit l'espace de représentation comme une forme d'espace mental - qui correspond au registre visuel interne des sensations du corps - permettant la connexion entre les productions (les images internes) de la conscience et le corps lui-même. Conséquemment, nous avons observé que lorsqu'un utilisateur interagit avec les fonctionnalités interactives de l'environnement virtuel il perçoit des images « dites extériorisées », mais donc la perspective demeure son propre regard.
Par la suite, nous avons poursuivi nos articles et expliqué l'espace de représentation. En fait, nous avons vu que Silo décrit l'espace de représentation comme une forme d'espace mental - qui correspond au registre visuel interne des sensations du corps - permettant la connexion entre les productions (les images internes) de la conscience et le corps lui-même. Conséquemment, nous avons observé que lorsqu'un utilisateur interagit avec les fonctionnalités interactives de l'environnement virtuel il perçoit des images « dites extériorisées », mais donc la perspective demeure son propre regard.
Dans nos prochains articles nous allons nous intéresser à l'opérationalisation (passer
d'une idée à un concept concret par l'expérimentation)
des concepts présentés dans nos derniers articles. Par conséquent, il est important de rappeler, tel que nous l'avons expliqué précédemment, que la conscience ne peut être étudiée
en tant que phénomène naturel puisque le phénomène de "conscience" est totalement étranger
aux sciences dites naturelles. Ainsi nous allons observer les phénomènes qu'expérimentent (sensation, imagination, mémoire) l'utilisateur alors qu'il est assis devant un système technique et qu'il interagit avec le fonctionnalites de l'environnement virtuel afin de socialiser avec d'autres dans le monde virtuel.
Dans cet article nous allons voir comment chez Sartre et Silo,
l'émotion et l'imagination sont traités comme des types de consciences organisées
de manière particulière permettant à l'individu d'entrer en
relation avec le monde. Finalement, nous allons expliquer comment l'état de conscience appeler d'"état de présence" permet à
l'utilisateur d'évoquer certains automatismes (des renaissances rapides) alors que son attention est déjà
sollicitée par le mouvement des sens qui reçoivent les stimuli de l'environnement virtuel grâce au système technique.
La peur : une façon d'être dans le monde
Selon Jean-Paul Sartre, la peur est une
façon globale d'être dans le monde. Il donne notamment l'exemple :
«dans la peur, il est évident que l'homme qui a peur a peur de
quelque chose» (1938, p. 71); l'émotion de la peur renvoie à la
cohérence d'un ensemble de la réalité humaine et à ses rapports
avec le monde. Pour Sartre, la conscience émotionnelle est d'abord
la conscience du monde. Cette transformation du monde peut avoir lieu
au moment où l'homme appréhende le monde, c'est-à-dire dans le
moment présent ou, de façon rétrospective et par l'interprétation
des expériences vécues.
Face au danger,
dit-il, « c'est le corps qui, dirigé par la conscience, change ses
rapports au monde» (1938, p. 72).
Sartre est convaincu que malgré les
progrès des instruments techniques, ceux-ci permettront de localiser
les fonctions cérébrales, mais ne pourront jamais expliquer autre
chose que les conditions nécessaires pour que les fonctions
psychiques existent. Pour lui, les progrès de la psychologie ne
rendront jamais compte du fait que je suis une conscience qui
perçoit, je suis une conscience qui se souvient, je suis une
conscience qui imagine, qui se projette dans le futur.
(photo wikipédia : la peur)
La peur, l'intentionnalité de la conscience et les sens
Les sens sont-ils intentionnellement
orientés par la conscience dans la peur? Dans ses travaux, Silo
détaille davantage que Sartre le rapport entre le monde et
l'individu dans la peur. Il soutient que devant un danger imminent,
la conscience agit sur l'appareil de sens en modifiant la perspective
de l'individu qui observe l'objet. Prenons l'exemple que Silo décrit
dans l'ouvrage Contribution à la Pensée. Il explique que
lorsqu'un individu est placé devant une cage d'où un tigre s'élance
sur les barreaux, les perceptions du tigre correspondent chez lui à
la reconnaissance de ce qui est dangereux à l'extérieur de lui.
Toutefois, de nouvelles images se structurent à partir des
perceptions antérieures, renvoyant ainsi à l'individu la sensation
du danger imminent. En situation de danger, la conscience transmet
des impulsions à l'appareil de sens modifiant ainsi la perspective
de l'individu, c'est-à-dire la perception de l'objet extériorisé
se transforme.
{ ... } la«
conscience en danger» modifie la perspective d'où on observe
l'objet, ce qui aboutit au «raccourcissement de l'espace », entre
moi et le danger. De cette façon, l'action des images modifie très
clairement la conduite dans le monde selon leur emplacement dans
l'espace de représentation. Autrement dit: le danger excite la
perception et les images du corps, mais cette structure est
directement référée à la perception image du danger (extérieur
au corps), par laquelle la contamination, l'«invasion» du danger,
est assurée. Dans ce cas, toute ma conscience est conscience en
danger, dominée par le danger. Sans frontière, sans distance.
(1995, p.10)
En outre, face à la reconnaissance de
l'image du tigre, toute la conscience est dominée par le danger. Or,
Silo explique que la réponse naturelle de l'individu est de se fuir
de lui même en danger. En effet, l'individu est complètement
contaminé par le danger et il n'y a plus de frontière entre
l'espace extérieur et lui-même. Finalement, c'est comme si le
danger entrait dans l'individu.
Comme Sartre, Silo explique qu'il
existe différentes façons pour l'être humain d'être dans le
monde. Ces différentes façons d'être correspondantes à
différentes manières de faire et d'expérimenter et répondent à
des structurations complètes de conscience.
La conscience
malheureuse, la conscience angoissée, la conscience émotionnée, la
conscience dégoutée, la conscience nauséeuse, la conscience
inspirée sont des cas significatifs qui on été décrits de façon
satisfaisante. (Silo, 2012, p. 282)
Silo explique que lorsqu'on évoque une
image horrible, on ne recherche pas parmi différentes
représentations de masques de monstres mais plutôt on recherche un
certain climat qui correspond au niveau particulier de la mémoire ou
est enregistré ce qui est horrible. Finalement, lorsque l'image est
évoquée dans la conscience, nous sommes en condition pour que
l'image effectue des opérations et provoque des décharges en
mobilisant la musculature ou l'appareil afin qu'il travaille avec
cette image et pour qu'apparaissent des opérations intellectuelles,
pour que des émotions soient mobilisées. Une fois que l'image a
surgi sur l'écran de représentation, tout se trouve en disposition
pour l'actualiser. Ainsi pour Silo, le système d'évocation ne
travaille donc pas seulement avec les images, il travaille aussi en
cherchant des états.
L'émotion et les taches d'apprentissage
Il s'avère que l'on mémorise et l'on
évoque mieux à partir d'émotions aimables et agréables. Conséquemment ces émotions sont déterminantes dans les tâches
d'apprentissage, dans lesquelles les données sont mises en relation
avec le contexte émotif de situation. Nous savons que les
caractéristiques de l'enregistrement sont d'une importance capitale
pour l'acquisition de connaissances de même que pour le
perfectionnement de nouvelles conduites dans l'environnement virtuel.
Mais comment l'utilisateur peut-il
évoquer plusieurs données alors que son attention est déjà
sollicitée par le travail de l'acte d'aperception et de l'acte de la
représentation dans le champ de présence?
L'aperception inhibe l'évocation et vice versa
Dans les articles précédents, nous avons vu que l'intentionnalité
opère structurellement avec d'autres actes-objets de conscience. En
effet, l'intentionnalité permet de lier un acte, ou plusieurs, à la
recherche d'un objet -ou des objets -de conscience. Ces objets
peuvent être la perception, le souvenir, les représentations ou des
objets imaginaires, etc. En fait, c'est la réversibilité de la
conscience qui permet à l'individu d'être informé sur « sa
situation» dans le monde.
Silo explique que lorsque l'attention
travaille dans l'aperception, le mécanisme d'évocation est inhibé
et, inversement, l'évocation inhibe la perception. Ainsi, lorsque
les sens externes sont en activité, l'entrée des stimuli internes
est freinée, et vice versa. Ce phénomène expliquerait en fait
pourquoi un utilisateur inexpérimenté éprouve des difficultés à
ressentir la « présence interne» alors qu'il interagit avec les fonctionnalités interactives de
l'environnement virtuel. Nous supposons que la conscience et le
travail des sens ne peuvent reconnaître ou identifier les impulsions
qui proviennent des sens. Conséquemment, l'attention de
l'utilisateur se déplace dans le champ de la co-présence à la
recherche de données semblables et, de ce fait, l'acte d'aperception
s'estompe. Prenons un exemple: admettons que je suis au volant de ma
voiture et que je discute avec quelqu'un par le biais du téléphone
cellulaire. Afin d'éviter tout incident, je garde mon attention sur
le mouvement de la vue qui reçoit la stimulation tout en discutant
avec mon interlocuteur. Tout à coup, celui-ci me demande des
informations dont je n'ai qu'une vague souvenance; j'observe alors
que ma recherche modifie ma perspective. En outre, l'attitude
d'aperception tend à s'estomper par le déplacement de l'attention,
c'est-à-dire que mon attention n'est plus dirigée vers le mouvement
de la vue, mais se déplace plus loin derrière mes yeux à la
recherche d'information. Ainsi mon regard se déplace comme à
l'intérieur de ma tête, et ce déplacement implique un changement
de perspective qui peut m'être fatal.
Toutefois,
nous supposons qu'un utilisateur expérimenté doit être en mesure
d'évoquer des informations et maintenir simultanément l'acte
d'aperception alors qu'il manipule les fonctionnalités
interactives de l'environnement virtuel. Nous avons déjà mentionné
dans les articles précédents que les sens possèdent leurs propres
inerties et des fonctions élémentaires de mémoire. Dans son modèle
psychologique et phénoménologique, Silo explique l'existence de
certains seuils légers d'évocation, où les stimuli sont reconnus
et structurés au niveau de la mémoire du sens. Conséquemment,
l'utilisateur développe-t-il, au fur et à mesure qu'il se déplace
dans l'environnement virtuel, une série d'automatismes enregistrés
et mémorisés au niveau de l'inertie des sens. En effet, nous
supposons que ce sont les automatismes qui permettent à
l'utilisateur de se déplacer si aisément sans avoir a constamment
rappeler des mouvements à un seuil d'évocation plus profond qui
inhiberait l'acte d'aperception. Ainsi l'acte d'évocation qui se
produit à un seuil très léger se situant au niveau des sens est
appelé la reconnaissance automatique.
Les circuits internes et la reconnaissance rapide
L'approche psychologique et
phénoménologique que propose Silo, suggère l'existence de
deux circuits dans lesquels les impulsions - la traduction des
sensations, des registres et des données de perceptions - permettent
à l'individu de ressentir un certain registre interne de même que
d'apprendre de ce qu'il fait dans le monde.
1- Un premier
circuit correspond à la perception et à la représentation,
c'est-à-dire au champ de présence.
2- Le deuxième
circuit correspond à la nouvelle saisie de la représentation
accompagnée de la sensation interne de l'action menée dans le
monde.
Tout ce processus se défini comme la
réalimentation des données de perception. Par conséquent, nous
observons que c'est le deuxième circuit qui permet à l'individu
d'apprendre de ses actions. Par ailleurs, force est de constater que
si l'individu n'avait aucune reconnaissance du processus de
réalimentation, c'est-à-dire des registres de la sensation de
l'action qu'il a menée dans le monde, il ne pourrait jamais
perfectionner ces actions. Par exemple, j'ai appris à
dactylographier sur mon clavier grâce à des gestes et des actions
répétés. Ainsi, ai-je enregistré mes actions d'essais et
d'erreurs, accompagnées de certaines sensations. Lorsque
j'enregistre les sensations de l'exactitude et de l'erreur, plus je
peux parfaire le registre de l'exactitude. Conséquemment, l'action
correcte de dactylographier devient plus fluide et automatique.
Ainsi, plus on répète les actions de réussites, plus il ressent le
registre d'exactitude, et finalement plus ses gestes et mouvements
deviennent automatiques.
La reconnaissance rapide
Lorsqu'un individu reconnaît un objet
comme étant quelque chose de familier ou comme un nouvel objet, les
nouvelles données de la perception sont comparées aux anciennes
données enregistrées et mémorisées. Si ces données apparaissent
comme similaires, nous considérons alors qu'elles sont reconnues.
Sans la reconnaissance, le psychisme de l'individu aurait à chaque
fois la sensation d'être devant un phénomène pour la première
fois, et ce, en dépit de sa répétition.
D'autre part, l'approche psychologique
et phénoménologique lance un nouveau regard sur les opérations
du processus de la reconnaissance rapide. En effet, la reconnaissance
rapide s'enclenche dès que les stimuli arrivent sur l'appareil de
sens. Comme nous l'avons vu des nos articles précédents, il existe
des seuils d'évocation minimums de même que des gradations plus ou
moins intenses de sensations qui. jusqu'à un certain niveau de la
mémoire -et en augmentant l'intensité et la fréquence de
l'enregistrement réussie, forment la structure de reconnaissance
rapide.
Dès lors, par exemple lorsqu'un
utilisateur « expérimenté» reçoit les stimuli provenant de
l'environnement virtuel, les sens traduisent ces mouvements en
registres et, une fois qu'ils sont ressentis, l'utilisateur évoque
l'état de présence interne dans lequel ils ont été enregistrés
et structurés. Afin d'illustrer ce processus, prenons l'exemple du
langage qui est formé de structures de reconnaissance rapide.
L'acquisition d'un langage se réalise lors des premières années de
la vie d'un individu. Il est maintenant reconnu que les registres qui
accompagnent les données des signes vocaux sont profondément
incorporés dans la biographie d'un individu. En effet, lorsque nous
parlons, nous n'avons pas à nous souvenir ni de chaque mot ni de
quelle façon les articuler à notre voix afin de pouvoir produire
des sons. Par ailleurs, si quelqu'un apprend une deuxième langue à
l'âge adulte, il devra l'apprendre à partir d'idées et d'émotions,
car, à ce stade de la vie, la mémoire intègre de nouvelles données
à partir de l'état émotif dans lequel se retrouve l'individu au
moment précis de l'enregistrement. En fait, il est intéressant de
constater que les langues s'apprennent mieux en situation d'immersion
totale.
Le registre de la donnée et l'évocation
Par ailleurs, nous savons que les
données arrivent à la conscience par les sens externes et internes
et que ces informations arrivent simultanément. Ainsi, lorsque
j'évoque, je cherche dans la mémoire des données qui sont, la
plupart du temps, enregistrées et mélangées à d'autres données
qui accompagnaient ma perception au moment de l'enregistrement. En
d'autres termes, disons que je reçois actuellement de l'information
et qu'elle va à la mémoire; je constate que je reçois
simultanément des informations des sens internes qui sont aussi
dirigées vers la mémoire. Mais alors qu'est-ce qui est évoqué
dans ma recherche de données? Nous suggérons que dans l'évocation,
non seulement les données externes se présentent à la mémoire,
mais également les données internes qui accompagnaient les données
externes au moment de leurs enregistrements.
(photo crédit:wikipédia concepteurs de jeux disposent de divers outils informatiques)
Le registre interne est accompagné d'un « état »
En effet, si nous prêtons une
attention particulière au travail de l'évocation, nous remarquons
que la conscience ne cherche pas des images, mais plutôt un
« état ». Comme nous l'avons démontré précédemment avec la conscience émotionnée dans la peur. Par exemple, alors que je clavarde avec mon
amie dans l'environnement virtuel, je rappelle un certain registre
interne qui accompagnait l'état dans lequel mes perceptions externes
et internes de mon amie ont été enregistrées. C'est ce sentiment,
ou cette sensation cénesthésique qui correspond à mon amie, qui
est évoqué et non la représentation de mon amie. Alors que les
images qui accompagnent l'état de conscience sont projetées dans
l'espace de représentation et portent des informations sur les
opérations à exécuter, c'est-à-dire une certaine décharge au
niveau du tonus musculaire, la mobilisation de l'appareil de sens
dans une direction, ou encore la mobilisation de certaines opérations
intellectuelles ou émotives. Or, nous observons que le système
d'évocation n'est pas orienté dans la recherche d'une image, mais
plutôt dans la recherche d'un « état » qui est rappelé
une fois que je ressens un registre spécifique, comme par exemple
les registres liés à la présence de mon amie. En outre, notre
démonstration nous permet de saisir les liens générés entre les
objets virtuels et les actes l'utilisateur. En fait, ces liens entre
l'utilisateur et la stimulation correspondent à des «états de
conscience de présence interne dans le virtuel» maintenu par
l'intentionnalité de la conscience. En effet, contrairement à la
conception de présence proposée par les chercheurs en réalité
virtuelle - qui expliquent que l'utilisateur évoque un état de
présence interne à partir de représentations mentales-, nous
présumons que celui-ci évoque un état à partir de registres
spécifiques qu'il ressent.
Ces registres correspondent à des
structures formalisées par l'appareil de sens, l'appareil de la
mémoire et l'appareil de registres. Par ailleurs, nous supposons que
les utilisateurs acquièrent et codifient des comportements à partir
d'automatismes. Comme nous l'avons mentionné précédemment, les
automatismes sont structurés à partir des actions de réussites
répétées dans l'environnement virtuel. En somme, les sens (c.-à-d. l'inertie, la mémoire du sens)
traduisent les stimuli qui arrivent de l'environnement virtuel en
registres permettant ainsi à l'utilisateur de répondre rapidement à
la stimulation. Ce travail de traitement de l'information par les
sens est accompagné par la représentation qui est relâchée dans
l'espace de représentation. Conséquemment, ce sont ces images
internes activées par la perception qui permettent à l'utilisateur
d'agir dans l'environnement virtuel. En ce sens, nous supposons que
les états de présence interne développés chez les utilisateurs sont
structurés à partir de sensations ludiques et agréables et
présentent plusieurs attributs de la coprésence.
Ainsi selon nos observations, ces différentes façons d'être
correspondantes à des manières de faire et d'expérimenter en plus de répondent à des structurations complètes de conscience, comme
l'avait décrit Silo et Sartre.
Dans nos prochains articles nous allons poursuivre notre recherche et nos observations concernant les reconnaissances et l'état de présence, nous allons, entre autre chose, nous intéressés au phénomène de la non-reconnaissance.
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Références :
Farrell, Anne. 2008. Étude du registre d'immersion et de l'État de présence interne chez les jeunes entre 11 et 15 ans qui socialisent dans les espaces virtuels. Université du Québec à Montréal, 136 p. (Plusieurs informations de l'article sont directement tirées de cet ouvrage)
Sartre, Jean-Paul. 1938. Esquisse d'une théorie des émotions, Paris: Le livre de poche, références, (ouvrage publié la première fois en 1938 dans la collection Actualités Scientifiques Industrielles), p 123.
Farrell, Anne. 2008. Étude du registre d'immersion et de l'État de présence interne chez les jeunes entre 11 et 15 ans qui socialisent dans les espaces virtuels. Université du Québec à Montréal, 136 p. (Plusieurs informations de l'article sont directement tirées de cet ouvrage)
Sartre, Jean-Paul. 1938. Esquisse d'une théorie des émotions, Paris: Le livre de poche, références, (ouvrage publié la première fois en 1938 dans la collection Actualités Scientifiques Industrielles), p 123.
Silo, Notes de psychologie, Éditions Références, 2014.
Ouvrage disponible sur le site www.educationnonviolence.ca