La vanité des serviteurs des vaniteux

La vanité des serviteurs des vaniteux et

le géocentrime postmodernisme

 

(image Wikipédia: reproduction du système géocentrique de Ptolémée)

 



Blaise Pascal, 1623-1662 était mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français. Aujourd'hui il est considéré comme le précurseur de la philosophie de l'existentialisme (philosophie de l'action et de l'engagement). 

Selon Pascal, l'être humain est face à son propre vide et à la vacuité, (mais chacun veut avoir ses adorateurs…). Pour Pascal l'imagination est cette maitresse de l’illusion. Dans son essai sur la vanité, Pascal observe les personnages de son époque et décrit comment chacun d'eux à un motif de s'ensouiller. Il explique que le motif de la vanité des serviteurs des vaniteux est précisément de travailler au service d'un vaniteux. Les vaniteux possèdent ce sentiment intime de supériorité sur le tout social - telle une forme de géocentrique de la pensée et de la représentativité humaine et ils illusionnent en pensant être situés au centre du monde - alors que le reste du monde est considéré comme quelque chose de secondaire; comme si le reste n'existerait pas.

 

(Wikipédia Blaise Pascal, 1623-1662)

Aujourd'hui, il existe d'autres formes de géocentrisme similaires à celles décrites par Pascal. Ainsi même s'il a été démontré depuis plusieurs centaines d'années que la terre n'est pas le centre de l'univers, cette façon de se représenter les choses a été conservé et transféré vers une nouvelle disposition de certains objets intangibles, et ce, malgré la révolution copernicienne, du renversement de la représentation du monde et de l'univers entrepris au XVI et XVIII siècle.

Conséquemment, des formes de géocentrisme sont toujours à l'oeuvre dans notre façon de se représenter certains objets comme par exemple l'intelligence et la violence. Au début on crut que la terre était le centre de l'univers; quand on a démontré qu'il n'en était pas ainsi, on passa à la prétention que nous étions l'unique forme de vie dans l'univers. Mais aujourd'hui, avec la découverte de milliards de planètes plusieurs recherches font soupçonner qu'il peut y avoir d'autres formes de vie et d'autres formes d'intelligence. En ce qui concerne la violence, nous sommes confrontés à cette forme de géocentrisme concernant l'être humain qui nous dit qu'il est fondamentalement violent; comme si la violence était dans ses gènes. Nous sommes confrontés à ces vieilles institutions qui nous renvoie cette conception que l'homme est violent et "qu'il faut le contrôler". Cette conception est traînée d'un autre monde ou la non-violence n'était pas possible au sein d'un monde violent. 


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Pour conclure ce blogue

Enfin, pour conclure ce blogue, je vous présente un extrait du premier chapitre de la deuxième lettre, "les facteurs de changement du monde actuel et les attitudes habituelles face à ce changement" de l'ouvrage Lettre à mes amis de l'auteur Silo et une partie du texte de Dario Ergas, du livret Dialogue et non-violence active. Tandis que Dario Ergas explique dans son texte les difficultés et les obstacles de ceux qui cherchent à se sortir de la violence et de la crise généralisée. Dans sa deuxième lettre Silo, explique comment le processus de concentration du pouvoir aux mains des minorités, résultera dans la désintégration de pays et de zones politiques. Rappelons que les conséquences de la concentration du pouvoir et des richesses ont déjà été amplement étalé sur la place publique par le mouvement "occupy" et le mouvement des indignées en 2011,  2012 et 2013. Malgré tout, rien n'a vraiment été entrepris pour inverser ce processus et sortir plus d'un milliard de citoyens de la planète de l'extrême misère et pauvreté en plus de garantir le maintient des systèmes démocratiques et surtout les espaces de démocratie réelle.  

La concentration du pouvoir aux mains des minorités


(Photo montage :wikipédia, 11 septembre 2001)


«(…)le processus de concentration vers lequel semble se diriger cette époque historique ne sera affecté ni par les confrontations, qui se dérouleront dans le champ économique ou se déplaceront vers l'arène guerrière dans les zones restreintes, ni par les débordements incohérents et massifs qui en résulteront, ni enfin par la chute de gouvernements entiers et la désintégration de pays et de zones politiques. Les régionalismes, les luttes inter-ethniques, les migrations et les crises soutenues n'altéreront pas le caractère général de la concentration du pouvoir. Lorsque la récession et le chômage déstabiliseront aussi les populations des pays riches, alors l'étape de liquidation libérale sera finie; la classe politique pâtira d'un paradoxe similaire quand elle devra proclamer les nouvelles valeurs; les politiques de contrôle et de contrainte commenceront tandis que l'on assistera à l'émergence d'un pur style impérial.. Qui pourra alors parler d'économie de libre échange? Qui accordera encore de l'importance à des positions reposant sur l'individualisme à outrance?



(..) Nous savons très bien qu'aujourd'hui, nous sommes en mesure de résoudre les problèmes d'alimentation et de santé de toute l'humanité et cependant nous constatons chaque jour qu'il y a des famines, des épidémies et des manquements importants au niveau sanitaire et de l'habitation (plus de 200 millions de réfugiés, épidémie d'ébola) parce que le système n'est pas disposé à prendre en charge ces problèmes, ce qui impliquerait qu'il renonçât à ses gains fabuleux en échange d'une amélioration globale du niveau humain. Nous nous rendons également compte que les tendances vers la régionalisation et finalement vers la mondialisation sont en train d'être manipulées par des intérêts particuliers au détriment des grands ensembles humains. 

L'intention humaine





(…) Par conséquent, malgré les tragédies que l'on peut discerner dans la décomposition de ce système global actuel, l'espèce humaine prévaudra sur tout intérêt personnel. C'est dans la compréhension de la direction de l'histoire qui débuta chez nos ancêtres hominiens, que se trouve notre foi dans le futur. Cette espèce qui a travaillé et lutté pendant des millions d'années pour vaincre la douleur et la souffrance ne succombera pas dans l'absurde. Pour cela, il est nécessaire de comprendre des processus plus amples que de simples conjonctures et de soutenir tout ce qui marche dans une direction évolutive quand bien même on ne verrait pas les résultats immédiats.



Le découragement des êtres humains courageux et solidaires retarde la marche de l'histoire. Mais il est difficile de comprendre ce sens si la vie personnelle ne s'organise pas et ne s'oriente pas, elle aussi, dans une direction positive. Là ce ne sont pas des facteurs mécaniques ou des déterminismes historiques qui sont en jeu c'est l'intention humaine, qui tend à se frayer un chemin à travers toutes les difficultés. (Silo, 2004, p. 37)

La nonviolence dans un monde violent

Aujourd'hui, nous vivons dans la mer de la violence, on ne croit pas qu'il est  possible d'en sortir et ceux qui cherchent "une nouvelle atmosphère" pour que respire l'être humain sont regardés avec suspicion.   

Quand nous parlons de non-violence, nous ne parlons pas de quelque chose de facile qui s'obtient par la bonne volonté ou par un décret de loi. Nous parlons d'évolution d'un saut de l'humanité, de la recherche d'une nouvelle expérience et d'un nouvel être humain. De la création d'une atmosphère mondiale et sociale pour réaliser une société pleinement humaine. La violence nous poursuit depuis nos ancêtres les hominidés et de la même façon qu'un jour nous nous sommes mis debout pour regarder le soleil et le ciel et qu'un autre jour nous avons appris à produire le feu pour illuminer la Terre, nous pouvons avancer vers ce jour ou nous laisserons derrière nous ce comportement que nous traînons depuis la préhisoire. Je mets intentionnellement en avant ces étapes de l'évolution pour faire comprendre l'ampleur de changement auquel nous aspirons, ce projet véritablement humain. Cette image du futur se trouve quelque part en nous et de là projette sa lumière et donne direction et espoir à l'humanité. (Texte de Dario Ergas, Anne Farrell, p.7, 2015)







Référence : Silo, Lettre à mes amis. À propos de la crise sociale et personnelle dans le moment actuel, Collection Nouvel Humanisme, Éditions Références, Paris, 2004.



Pour vous procurez le livre visitez le site : www.educationnonviolence.ca



Référence, Anne Farrell, Non-violence, Contrer l'intimidation, Dialogue et Non-violence active, collection Éducation à la non-violence, Henri Oscar Communication, Pincourt, 2012. (édition imprimée épuisée)

ISBN: 978-2-924100-04-2

La deuxième édition du livret sera disponible en format numérique en octobre 2015.

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