Images du monde et l'écart entre les faits de la réalité..
(photo crédit : campagne d'éducation pour la nonviolence Afrique Sénégal)
Aujourd’hui, je vous présente l'avant propos et l'introduction du livre Dialogue et nonviolence Active, contrer l’intimidation de la collection Éducation à la nonviolence Active.
Dans ce livre les thèmes, nonviolence, nonviolence Active, nonviolente(es) ont été modifiés. En effet, le trait d’union qui unit « non » et « violence » a été effacé. Pour l’auteur, la nonviolence Active propose une attitude et un style de vie basé sur la Règle d’Or qui rejette toutes formes de violence et reconnaît l’activité de la conscience.
Ces pages sont dédiées à ceux et celles qui croient à nonviolence Active dans un monde violent. Tout particulièrement à ceux et celles qui sont prêts à investir temps et l’énergie à bâtir un futur humain et nonviolent.
Avant-propos
L’humanité doit donner à
l’enfant ce qu’elle a de meilleur” - citation tirée de la convention des
droits des enfants.
Aujourd’hui les événements
surviennent si rapidement qu’ils nous dépassent. L’accélération du rythme de la
vie touche directement le développement des enfants. À chaque jour des millions
d’enfants vivent dans la peur. Les enfants Nord-Américains grandissent dans une
culture qui leur propose des modèles et rôles violents afin de résoudre des problèmes.
À douze ans, un enfant aura été témoin d’au moins 18,000 meurtres à la
télévision (Sadovink, Cookson, & Semel 2001, p. 131). Imaginons, si l’on
ajoute à ce nombre les scènes de manipulation, de discrimination et
d’intimidation qu’ils perçoivent à la télévision, sur les réseaux sociaux et
dans les jeux vidéo. En 2008 un rapport de l’organisation mondiale de la santé
(OMS) expliquait qu’au moins 40% des jeunes de moins de 13 ans avaient subi ou
avaient fait subir à d’autres des actes ou des gestes violents. Si nous voulons
aider les enfants à “se” sortir de la violence nous devons avant tout
comprendre comment la violence contamine la vie quotidienne des élèves et leurs
relations. Nous devons apprendre à observer cet « individualisme chronique »
qui propose de placer les élèves l’un face à l'autre. Cet “emplacement”
favorise le développement de rôles compétitifs. Ainsi au lieu de s’attarder à
l’apprendre, les élèves sont d’avantage mobilisés par le processus d’évaluation
et les thèmes comparatifs (comparaison des notes, examens, travaux, bulletins, vêtements, apparences physiques, etc). Au cours
de leur formation les élèves auront peu d’opportunités d’être «placés» côte à
côte pour apprendre à coopérer avec d’autres à un projet collectif.
D’autre part, pour mieux comprendre
les comportements et les rôles inappropriés des
élèves, nous devons observer les facteurs qui génèrent de la violence dans la
société, dans les organisations, dans la famille et à l’école. Nous devons
observer les caractéristiques du moment actuel, et mieux appréhender le paysage
de formation des nouvelles générations.
Dans ce livre nous traitons d’éthique et des
idées de l’éducation à la nonviolence Active. Nous nous inspirons du courant
pédagogique de l’humanisme Universaliste et de certains programmes
d’activités scolaires qui permettent d’engager les apprenants dans
l’édification d’une culture nonviolente et solidaire. Au Québec, il existe deux
programmes de ce type ; le programme d’activités scolaires Défi
nonviolent (écoles primaire) et le programme éducatif Jeunes
12-18 (écoles secondaire). Par ailleurs, il n’existe aucun programme
d’éducation « intégrale», c’est-à-dire un programme qui intègre le courant
pédagogique de l’humanisme Universaliste et ses pratiques au curriculum d’une
école.
Dans cet ouvrage, nous proposons l’humanisation de l’éducation et des institutions scolaires. Nous proposons une éducation tournée vers la transformation sociale. Nous savons que le monde qui s’en vient sera très différent du moment actuel. Le monde du futur sera plus complexe, diversifié et humain. Contrairement au moment dans lequel nous vivons, les cultures, les organisations et les individus seront aptes à converger vers un destin commun, malgré la diversité des idées et des croyances. Les nouvelles générations seront en mesure d’appréhender le penser cohérent et la pensée structurelle. Ils pourront saisir l’existence de diverses réalités. L’éducation à la nonviolence Active soutient ce qui naît et affirme les diversités humaines et culturelles en franche opposition à l’embrigadement ; c’est une éducation qui célèbre l’intégralité physiologique de l’être humain et l’activité transformatrice de l’activité de la conscience dans le monde.
Dans cet ouvrage, nous proposons l’humanisation de l’éducation et des institutions scolaires. Nous proposons une éducation tournée vers la transformation sociale. Nous savons que le monde qui s’en vient sera très différent du moment actuel. Le monde du futur sera plus complexe, diversifié et humain. Contrairement au moment dans lequel nous vivons, les cultures, les organisations et les individus seront aptes à converger vers un destin commun, malgré la diversité des idées et des croyances. Les nouvelles générations seront en mesure d’appréhender le penser cohérent et la pensée structurelle. Ils pourront saisir l’existence de diverses réalités. L’éducation à la nonviolence Active soutient ce qui naît et affirme les diversités humaines et culturelles en franche opposition à l’embrigadement ; c’est une éducation qui célèbre l’intégralité physiologique de l’être humain et l’activité transformatrice de l’activité de la conscience dans le monde.
Introduction
Au cours de la dernière décennie
plusieurs citoyens et parents se sont dits inquiets par la présence de la
violence à l’école. Pour répondre à cette inquiétude le Ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec s’est penché sur le phénomène. En
2008, le Ministère lance un plan d'action « La violence à l’école: ça vaut le
coup d’agir ensemble ». Dans ce document nous remarquons que plusieurs chercheurs
soulèvent des questions qu’en à l’écart entre la perception de la violence et
son niveau réel. En fait, selon nous l’écart est lié à un nouveau phénomène de la représentation
et de la construction de l’image du monde. En somme, nous
observons que le moment actuel est caractérisé par une accélération des
changements technologiques, par l’accélération des échanges grâce aux réseaux
sociaux, par la déshumanisation des organisations et par le processus de la
mondialisation.
«Aucune étude rigoureuse n’a réussi
à confirmer que les élèves d’aujourd’hui sont plus violents que ceux
d’autrefois (Beaumont, 2007)». Au contraire, des études répertoriées et
considérées comme méthodiques ont plutôt démontré qu’il n’y avait pas de
détérioration des comportements des élèves (Achenbach et Howell, 1993; Ende et
Riethbergen, 1997; Achenbach, Dumenci et Rescoria, 2002; Beaumont, Couture,
Fortin et Bourdon, sous presse) ». (La violence à l'école, ça vaut le coup
d'agir ensemble!, Plan d'action, 2008)
Pourquoi existe-t-il un tel écart?
En fait, il nous semble que les
études sur la perception de la violence des citoyens en rapport au niveau réel
de violence ne considèrent pas l’ensemble des facteurs qui agissent sur la
construction et la modification de notre « image du monde ».
D’une part, nous ne vivons plus isolés les uns et autres et vivons dans des
sociétés interconnectées en réseaux. Ainsi le monde est de plus en plus perçu
comme une globalité. D’autre part, les citoyens comprennent que les difficultés
de d’autres personnes, même si elles se retrouvent ailleurs dans le monde
finiront par en impliquer d’autres. Ils comprennent que les phénomènes globaux
et locaux s’entremêlent et s’influencent. Autrement dit, nos représentations se
réactualisent continuellement et modifie notre image du monde.
Depuis plusieurs années les
chercheurs avancent différentes hypothèses concernant ce phénomène de
changement de la représentation. En 2000, Salvadore Puledda conférencier
à l’Université de Hunter de New York expliquait déjà comment la mondialisation
modifierait notre image du monde. Selon Puledda la mondialisation
est perçue comme un phénomène rapide et hors du contrôle de la citoyenneté.
Ainsi, les citoyens sont quotidiennement témoins de scènes de violence et que
ce soit à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Dès qu’un attentat est
perpétré en Amérique ou en Europe c’est un peu comme si les «terroristes
débarquaient dans notre salon, ou par exemple le voisin était un terroriste potentiel.
» Par ailleurs, les grands médias présentent peu d’initiatives et de projets
lancés par des associations qui travaillent à désamorcer la violence dans les
quartiers et dans les villes.
Comment la violence est-elle perçue ailleurs au Canada ?
Dans
l’étude « Review of the Roots of Youth » publiée en 2008 par le gouvernement de
l’Ontario, les chercheurs expliquent comment l’aliénation et le désespoir sont
des facteurs envahissants et dommageables chez les jeunes. Selon les
chercheurs, les jeunes qui expérimentent à partir du regard de
l’autre et du regard des institutions des sensations d’exclusions répétitives vivent
conséquemment ce sentiment de rejet d’eux-mêmes. En fait, cette étude met
l’emphase sur la liberté d’expression. Les chercheurs expliquent que les jeunes
ont peu d’opportunité de s’exprimer et de se faire entendre sur les thèmes qui
les touchent. De plus, ils ajoutent que si l'on additionne à cette situation la
valeur que la société donne à la réussite économique, la possession de biens et
au vedettariat, les conséquences sur l’estime de soi et sur le sentiment
d’appartenance deviennent plus dramatiques. En somme, il nous semble urgent de
mettre en place des programmes scolaires capables de générer des conditions
pour faire avancer le bien-être mental et la liberté d’expression des jeunes.
Finalement, nous croyons qu’il est nécessaire que le Ministère d’Éducation se
penche sur la possibilité d’intégrer un programme d’éducation à la nonviolence
Active dans les écoles du Québec.
De la prévention à la violence
à la nonviolence Active
Au
cours des dernières années le Ministère de l’Éducation du Québec en
collaboration avec des organisations de la société civile a mis sur pied des
mesures afin de prévenir la violence, l’intimidation, la délinquance et la
radicalisation. Ces programmes proposent l’appropriation d’une série
d’attitudes préventives mais ne visent pas l’avancement d’une culture de la
nonviolence Active. Tandis que l’éducation à la nonviolence Active propose de
front l’avancement d’une culture solidaire et nonviolente. Alors qu’un
programme de prévention est limité dans ces actions à la prévention. Un
programme d’éducation à la nonviolence Active propose des moyens d’actions
permettant d’engager les apprenants vers la transformation sociale.
En 2013, l’association « Réseau
international humaniste» (RIH) présentait un mémoire lors des consultations
publiques menées par le Ministère d’Éducation concernant la violence à l’école.
À l’époque l’organisation proposait la planification de rencontres citoyennes
afin d’aborder des questions de fond : Comment envisageons-nous la société dans
5 ou 10 ans ? Est-ce possible d’enrayer la violence à l’école sans pour autant
l’éliminer de nos institutions, de nos organisations et de notre famille ?
Comment intégrer la diversité personnelle et culturelle à l’école sans y perdre
notre propre culture ? Tandis que la violence se mondialise est-ce possible de
l’éliminer par des moyens répressifs, par la menace, les punitions et le
soutien à la guerre ? Quels moyens possèdent les citoyens et les institutions
pour s’engager à l’avancement d’une culture nonviolente ? Comment dépasser la
corruption, la vengeance et le ressentiment ? Comment se réconcilier ? Et si l’autre
ne veut pas la réconciliation ?
En 2015, le gouvernement propose d’impliquer les Ministères
et les organisations de la société civile à l’élaboration un plan de prévention
à l’intimidation : «Ensemble contre l’intimidation, une responsabilité partagée.
»
Par ailleurs, dans ce document, il n’y a aucune mention de
l’éducation à la nonviolence Active et encore moins des thèmes présentés par
les membres de l’association RIH. Pourtant, les membres de l’association
travaillent avec des enseignants, des éducateurs et des écoles depuis plus
d’une décennie.
Vers l’éducation à la nonviolence Active
L’éducation à la nonviolence Active
propose d’éduquer les nouvelles générations à pratiquer une vision non naïve de
la réalité, de sorte que leurs regards ne prennent pas en compte
le monde comme une réalité supposé objective en elle-même mais l’objet de
transformation sur lequel ils peuvent appliquer leurs propres aspirations et
actions. Nous sommes d’accord qu’un des rôles de l’éducation est de transmettre
des informations et des connaissances. Par ailleurs, l’éducation doit aussi
amener l’apprenant à apprendre à se connaître ; apprendre à dialoguer ;
apprendre à résister à la violence en soi et en dehors de soi.
En ce sens, l’éducation à la nonviolence Active propose des
exercices intellectuels et la pratique attentive de son propre regard.
Cette éducation propose l’apprentissage du penser cohérent et du
contact avec ses propres registres du penser.
Notre prochain blogue va traiter des courants d'idées, des représentations et des images à travers l'histoire ayant influencé les modèles et les systèmes d'éducation.
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Photo référence : Campagne 2014 Afrique
Texte tiré du livre Dialogue et nonviolence Active, Henri Oscar Communication, 2016
Notre prochain blogue va traiter des courants d'idées, des représentations et des images à travers l'histoire ayant influencé les modèles et les systèmes d'éducation.
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Photo référence : Campagne 2014 Afrique
Texte tiré du livre Dialogue et nonviolence Active, Henri Oscar Communication, 2016