Reprise .. Le chaos sémantique de l’Humaniste à l’Antihumaniste


Le chaos sémantique de l’Humaniste à l’Antihumaniste 

(Wikipédia: la nébuleuse de l'hélice (NGC 7293) est une des nébuleuses planétaires les plus proches de la Terre.)
 
 
« J'ai rédigé ce blogue il y a quelques mois. Par ailleurs, suite aux événements des derniers jours et de l'élection américaine .. je crois qu'il devient de plus en plus urgent d'avancer avec les propositions de l'humanisme universaliste afin d'ouvrir le futur des nouvelles générations .. et se sortir de ce moment de perte de sens. »


Dans les blogues précédents nous avons expliqué comment l’antihumaniste mobilisé par la concentration des capitaux et du pouvoir asphyxie les populations. Aujourd'hui certaines positions se radicalisent et proposent des directions incohérentes et irrationnelles en exploitant la souffrance de millions d’êtres humains tout en pointant de faux coupables. Alors que les générations au pouvoir politique et économique sont incapables de remettre en question les fondements du libéralisme et du néo-libéralisme. Notre paysage de formation et la crise des croyances et des valeurs nous empêchent d'admettre que nous nous rapprochons d'un nouveau moment. 

À chaque jour, les gouvernements laissent tomber un peu plus, une partie de leurs responsabilités et de leurs devoirs; que ce soit en matière d'éducation de qualité pour tous, de logement, de service social et de santé. Le projet de plusieurs gouvernements consistent essentiellement à focaliser sur le contrôle des dépenses, sur la sécurité et les marchés financiers. Nous observons qu’à la base de type d’antihumaniste se retrouve une profonde négation des valeurs humaines. En effet, quand même si de temps à autre les gouvernements et les institutions se préoccupent de certains enjeux qui font les grands titres des journaux.  

Le monde est en train de changer avec grande rapidité et ces changements touchent les instituons, les organisations et la vie quotidienne des populations En outre, d'un coup de vieilles structures sont balayées d'un jour à l'autre tandis que anciennes formes de luttes sont en train de disparaître. Dans une telle situation surgissent des actions spontanées de différents types. En fait, plusieurs de ces phénomènes sont plus proches de la catharsis et des débordements sociaux que d'un processus social ayant la capacité d'orienter et de donner un sens au moment actuel.   

D'autre part, aujourd’hui la mauvaise foi et le banditisme dans l’appropriation des mots sont devenus monstrueux. En effet, nous sommes au point ou les représentants de l’Antihumanisme tentent par différents moyens de se couvrir du nom « d’humanisme ». Je crois qu'il devient alors nécessaire de revoir les définitions .. et y comparer les actes de tous à chacun. Ainsi pour pallier à cette situation, je vous propose les définitions de quelques termes de l'humanisme et de l'antihumanisme.

Il y a quelques années le Centre Mondial d’Études Humanistes publiait un ouvrage qui présentait une brève série de vocabulaires à l’intention de familiariser les lecteurs avec les thèmes les plus fréquemment rencontrés dans les textes de l’humanisme Universaliste.  
 
Je crois qu’il est important de saisir les distinctions entre les différents types d’humanistes qui se présentent à nous à travers l'histoire.. parce que certains relèvent de la philosophie alors que d'autres correspondent à une attitude et une manière de faire les choses dans les monde. 
 
En fait, souvent, lorsque je présente les ouvrages de l’humanisme Universaliste plusieurs personnes se méprennent et pensent que cet humanisme est similaire à l’humanisme philosophique ou à l’humanisme anthropocentrique.

Par ailleurs, ce nouvel humanisme diffère d'une position politique, d'une revendication sociale, spirituelle ou culturelle. Ce nouvel humanisme met en évidence, «ce monde» dans lequel le sens et la direction de la vie se sont perdus; il met en évidence la nécessité d’un humanisme apte à créer un nouvel espace de réflexion ; un espace ou la vie personnelle ne s’oppose pas à la vie sociale, ni le social au personnel. Ce nouvel humanisme part de la nécessité d’aller vers un humanisme créatif et non vers un humanisme répétitif ; qui en tenant compte des paradoxes de l’époque, aspire à les résoudre. 

Aujourd'hui plusieurs militants, entrepreneurs, artistes, activistes et humanitaristes se disent humanistes. Ils défendent les droits humains et rejettent la violence et la discrimination.

Nous observons de plus en plus de militants qui se disent humanistes, des militants libéraux se disent humanistes, des chrétiens, des bouddhistes qui se disent humanistes, des juifs et des musulmans, des environnementalistes, des chercheurs, des infirmières qui se disent humanistes, des  athées qui se disent humanistes, des féministes qui se disent humanistes, des danseurs qui se disent humanistes et des anarchistes, etc. Cet humanisme reconnait l’importance d’exposer la violence, la discrimination et les injustices d'un système inhumain. Un système violent dominer par la corruption et la décadence. Mais la plupart de ces personnes, ne partagent pas nécessaire l'objectif de transformer la structure sociale actuelle parce qu'ils croient que le système est quelque chose de très solide, de naturel et de permanent. Pourtant, le système a été "créé" par les générations précédentes. Par conséquent, ce système peut se transformer. 

En fait, les personnes qui adhèrent à l'humanisme Universaliste luttent pour changer le système. Elles travaillent volontairement dans les associations politiques, culturelles et sociales, dans les villes, dans les quartiers, dans les universités et dans les écoles. Elles dénoncent « l’argent » valeur centrale et universelle de la société. Il revendique « l’être humain » comme la valeur centrale. L’humanisme Universaliste ne se rapporte pas à une idéologie, mais il s’agit plutôt d’une attitude face au moment actuel et face à la violence systémique produite par un système basé sur la concentration de l'argent et du pouvoir. L'humanisme Universaliste dénonce systématiquement la contamination de la violence et de la corruption qui s’est installé un peu partout dans les institutions et dans les organisations humaines et qui touchent la vie quotidienne de centaines millions de personnes à travers la planète.

Cet nouvel humaniste est très différent de l'idée d'une nature humaine. En fait, il est à l'opposé.
Je veux dire que si le naturel a asphyxié l'humain au moyen d'un ordre imposé par l'idée de permanence, nous disons maintenant le contraire : le naturel doit être humanisé et cette humanisation du monde fait de l'homme un créateur de sens, de direction, de transformation. Si ce sens est libérateur des conditions de douleur et de souffrance supposées "naturelles", est donc véritablement humain ce qui au-delà du naturel ; sont véritablement humain ton projet, ton futur, ton enfant, ta brise, ton aurore, ta tempête, ta colère et ta caresse. C'est ta crainte et ton désir ardent d'un futur et d'un nouvel être humain libre de douleur et de souffrance qui sont véritablement humains. ( Silo, 2013, p.90) 
Ce nouvel humanisme tend à modifier le schéma de pouvoir avec l’objectif de transformer la structure sociale actuelle qui se dirige vers un système fermé, dans lequel prédominent de plus en plus les attitudes pratiques et les « valeurs » théoriques de l’antihumanisme. (v) Les adhérents du nouvel humaniste étudient les registres qu'ils expérimentent en ce qui concerne leur propre humani  et l'humanité des autres. Ils intéressent registre intérieur de l'autre. "Sentir l'humain dans l'autre, c'est sentir la vie de l'autre, plus tu t'éloignes, et je me sens réconforté si j'ai contribué à briser tes chaînes, à surpasser ta douleur et ta souffrance. Je sens en toi la liberté et la possibilité de te constituer en être humain." (Silo, 2013, p.91).

C'est pour cela que le Nouvel humaniste ou l'humanisme Universaliste peut servir d'union entre les forces qui vont dans une même direction et non comme un nouvel hégémonisme qui prolongerait des raisonnements et des procédés uniformisants.  

Je vous invite à consulter les définitions ci-bas. En fait, profitez-en pour former votre propre point de vue sur la question du chaos sémantique de l'Humaniste et de l'Antihumaniste !



Altruisme

Ce mot fut introduit dans le langage scientifique et philosophique par Auguste Comte qui l’utilisa pour fonder la doctrine morale du Positivisme. Dans l’expérience de l’altruisme, Comte vit, de plus, un critère d’expérience pouvant s’opposer à l’égoïsme quotidien ainsi qu’à l’égoïsme comme facteur de progrès. Défendu par le Libéralisme.


Anarchisme

Courant politico-social dont le principe fondamental est la négation de l’État, considéré comme organe de violence. En théorie, l’anarchisme est éclectique ; il va des propositions les plus pro-violentes à l’anarco-individualisme de Stirner, ce dernier étant fortement influencé par le précédent. L’anarco- syndicalisme nie l’importance de la lutte politique et du rôle dirigeant du parti dans le mouvement ouvrier, mais attribue au syndicat anarchiste la plus grande caractéristique révolutionnaire. Bakounine soutient que le nouvel ordre naîtra spontané de l’anarchie, thèse opposée à celle de Proudhon qui conçoit la nouvelle société comme une organisation d’échanges de services et de mutualisme et dans laquelle ne manquent ni la coopérative, ni le principe « d’autogestion ». Quelques spécialistes ont vu en Nietzsche un anarchisme axiologique et en Tolstoï et Gandhi des expressions pratiques de l’anarchisme éthique, socialiste et nonviolent.


À propos du libéralisme et du néo-libéralisme

Doctrine politique qui remonte à J. Locke (1632-1704), l’un de ses théoriciens les plus importants. « La liberté consiste – selon Locke – à ce que chaque homme dépende de la loi de la nature et non de la volonté d’un autre homme… La liberté n’est pas la licence ; elle consiste plutôt à obéir à la loi naturelle ». En accord avec cela, Locke établit deux droits ; le droit à sa liberté et le droit de punir quiconque veut lui porter préjudice en violation de la loi naturelle. Son discours explique que le travail est l’origine de la propriété.  Jusqu’ou s’étend le droit de propriété ? Jusqu’au dernier point ou l’on peut en « profiter ».


La symbiose entre le libéralisme et le social-darwinisme a été un pas important pour justifier la concentration économique et le pouvoir politique entre les mains des « plus aptes dans la lutte pour la survie ». Ces derniers sont dotés par les lois de la nature face à d’autres qu’elle n’a pas été favorisés. Et logiquement, s’il s’agit de respecter les lois « naturelles », le maintien des inégalités entre les êtres humains est presque une obligation morale.   Le libéralisme a comporté de nombreux représentants, particulièrement Adam Smith, A. de Tocqueville, J Stuart Mill, K. Popper, L. Von Mises, F.A. Hayek et plus récemment J. Rawls et R. Nozick. Tandis que le Néolibéralisme consiste au réformisme social progressif des gouvernements libéraux à partir de 1908. Ses principaux propagateurs furent D. Lloyd George et Winston Churchill. Le néo-libéralisme actuel présente de nombreuses variantes qui vont de l’ouverture du marché sans restriction, de la soumission extrême aux prétendues lois « naturelles » de l’offre et de la demande, du monétarisme le plus grossier à un certain interventionnisme, une subvention à la production nationale, une stimulation des dépenses publiques et une orientation de l’économie vers certaines zones productives. Au cours de années 1980 jusqu’à tout récemment, une majorité des théoriciens du néo libéralisme prétendaient qu’il était nécessaire de discipliner les sociétés en éliminant les revendications de sécurité sociale, de droit à la santé, d’éducation gratuite et du chômage, sans pour autant générer de nouvelles sources de travail. Ils accompagnent la réduction des dépenses publiques et des mesures d’augmentation fiscale. Parallèlement, ils essaient d’engager toute la société dans un système d’endettement par le crédit. 


Antihumanisme

Toute position pratique et- ou théorique qui tend à soutenir le schéma de pouvoir actuel fondé sur les contre-valeurs de discrimination et de violence. 


Attitude antihumaniste

Il ne s’agit pas d’une position doctrinaire mais d’un comportement qui est, pratiquement, l’image inverse de l’attitude humaniste. Elle ne se réfère pas non plus à des situations particulières, ni au fait de commettre des actes blâmables du point de vue de l’éthique humaniste. En définitive, l’attitude antihumaniste est une façon personnelle de se situer dans le monde, une mode de relation chosifiant, caractérisé par la négation de l’intention et de la liberté des autres êtres humains.


Attitude humaniste

L’attitude humaniste existait déjà avant la naissance d’expressions telles que « humanisme », « humaniste » et d’autres du même genre. En ce qui concerne l’attitude mentionnée, les humanistes de différentes cultures adoptent la position commune suivante : 1. Le fait de placer l’être humain comme valeur et préoccupation centrale, 2. L’affirmation de l’égalité de tous les êtres humains, 3. La reconnaissance de la diversité personnelle et culturelle, 4. La tendance au développement de la connaissance delà de ce qui est accepté comme vérité absolue, 5. L’affirmation de la liberté d’idée et de croyance, 6. Le rejet de la violence. L'attitude humaniste est portée par ceux et celles qui adhérent à l'humanisme Universaliste.


Déshumanisation

Processus par lequel la liberté humaine se réduit.


Déstructuration

Décomposition d’une structure dans laquelle s’est interrompue la tendance du processus qui lui a donné naissance. Dans un système fermé, la désarticulation de la structure et du milieu se combinent sans dépassement du vieux par le neuf.


Discrimination

Action manifeste ou larvée de différencier un individu ou un groupe humain, fondée sur la négation de leur intention et de leur liberté. Cela s’effectue toujours par opposition à l’affirmation de vertus, de valeurs ou d’attributs particuliers qui le discriminateur s’arroge. Ce procédé est corrélé avec un « regard » (une sensibilité ou une idéologie) choisifiant de la réalité humaine.


Fascisme

Conception politique, nationaliste, autoritaire, anticommuniste et ennemie de la démocratie libérale. Son nom provient de l’allégorie romaine de l’autorité de l’État ; un faisceau de verges autour d’une hache, (fascio). Cette idéologie et cette organisation politique furent créées par B. Mussolini en Italie en 1919. Il affirmait n’être ni capitaliste ni socialiste mais promouvait un État corporatiste. Ce fut un modèle pour l’Allemagne (le nazisme), l’Espagne (le phalangisme) et le Japon. En Grande-Bretagne, l’Union Britanniques des Fascistes fut créée, et la Croix de Feu en France. Avec le national-socialisme il représente l’antihumaniste le plus radical.


Humanitarisme

Activité pratique par laquelle on tente de résoudre des problèmes ponctuels d’individus ou d’ensembles humains. L’humanitarisme ne prétend pas modifier les structures du pouvoir, mais il a très souvent amené à la configuration de styles de vie très courageux du point de vue de l’engagement avec les nécessités immédiates de l’être humain. Plusieurs actions de solidarité sont, à des degrés plus ou moins élevés, des cas d’humanitarisme. 


Humanisme anthropocentrique

On considère ainsi la position fondée sur la place centrale l’être humain et qui exclut, en général, toute proposition théiste. D’autre part, l’humanisme anthropocentrique rejette la domination d’un être humain sur un autre, détournant son action vers le contrôle de la nature, définie comme milieu sur lequel doit s’exercer un pouvoir sans restriction. Les différences avec l’Humaniste Universaliste sont dues au fait que ce dernier part de la position centrale de l’être humain, mai qu’il n’écarte pas les positions théistes. D’autre part, il considère la nature non comme un milieu passif mais comme une force agissant en interaction avec le phénomène humain. Par conséquent, l’effort pour l’amélioration individuelle et sociale doit tenir compte de l’impact humain sur la nature, ce qui impose des limitations non seulement morales mais qui doivent se refléter dans le système légal et dans la planification écologique.


Humaniste chrétien

C’est un cas d’humaniste philosophique (v.). L’interprétation du Christianisme suivant les codes humanistes doit être considérée dans le cadre du processus général de révision et d’adaptation des doctrines chrétiennes au monde moderne, à propos duquel l’Église avait adopté pendant des siècles une position de rejet ou de condamnation ouverte. On considère communément que le virage de l’Église commence avec l’encyclique « Rerum Novarum » de Léon XIII (1891). Avec cette encyclique, l’Église essaya de se donner une doctrine sociale qui puisse s’opposer au libéralisme et au socialisme. L’Église autorisa la formation des partis de masse d’inspiration chrétienne et, de nouveau, se proposa comme porteuse d’une vision du monde et d’une vision du monde et d’une éthique capables de répondre aux nécessités les plus profondes de l’homme moderne. C’est dans cette tentative que se situe l’humaniste chrétien, dont Jacques Maritain peut être considéré comme l’initiateur. D’abord élève de Bergson, il adhéra ensuite au socialisme révolutionnaire. Insatisfait des deux philosophies, il se convertit au catholicisme en 1906.


Mais Maritain fait un bond en arrière, en deçà de la Renaissance. Parce que selon lui c’est précisément dans l’Humanisme de la Renaissance qu’il découvre les germes qui ont mené à la crise et au craquèlement de la société actuelle. Avec cela, il ne prétend pas revaloriser explicitement la période médiévale et la vision chrétienne correspondante, mais plutôt reprendre le fil d’une évolution historique du Christianisme et de son perfectionnement dans la société qui, selon lui, ont été compromis par la pensée moderne, laïque et séculière. L’interprétation chrétienne que Maritain donna de l’humanisme fut accueillie avec enthousiasme dans quelques secteurs de l’Église et parmi divers groupes laïcs.

Par ailleurs, elle inspira de nombreux mouvements catholiques engagés dans l’action sociale et la vie politique, devenant une arme idéologique efficace surtout contre le Marxisme. Mais cette interprétation reçut aussi des critiques destructives venant de milieux philosophiques non confessionnels. En premier lieu on observa que la tendance rationaliste qui apparaît dans la philosophie de la post-Renaissance et que Maritain dénonce chez Descartes, Kant et Hegel, peut remonter à la Scolastique tardive y compris à la pensée de Saint Thomas. Cette tendance qui mènera à la crise et la déroute de la raison, n’est pas produit de l’humanisme de la Renaissance mais plutôt du thomisme. 

Pour ces critiques, Maritain accomplit une œuvre colossale de mystification et de camouflage, presque un tour de prestidigitation philosophique, en attribuant à la Renaissance une responsabilité historique qui, au contraire, appartient à la pensée chrétienne médiévale tardive. La philosophie cartésienne qui se trouve à la base de la pensée moderne, se rattache par son rationalisme beaucoup plus à Saint Thomas qu’au néoplatonisme et à l’hermétisme mystique de la Renaissance. 

Les racines de la « Souveraineté de la Raison » dans la philosophie moderne doivent par conséquent être recherchée dans la prétention du thomisme à construire une théologie intellectualiste et abstraite. En second lieu, la crise des valeurs et le vide existentiel auxquels est arrivée la pensée européenne avec Darwin, Nietzsche et Freud n’est pas une conséquence de l’humanisme de la Renaissance, amis au contraire ils dérivent de la persistance de conceptions chrétiennes médiévales au sein de la société moderne. La tendance au dualisme et au dogmatisme, le sentiment de culpabilité, le rejet du corps et du sexe, la dévalorisation de la femme, la terreur de la mort et de l’enfer, sont tous des résidus du christianisme médiéval, qui ont encore, après la Renaissance (et après en Amérique) influencé fortement la pensée occidentale.


Humanisme existentialiste

C’est un cas d’humanisme philosophique (v.). Immédiatement après la seconde guerre mondiale, le panorama culturel français se voit dominé par le personnage de Sartre et par le courant de pensée l’Existentialisme, qu’il contribua à diffuser à travers son œuvre de philosophe et romancier et à travers son « engagement » politico-culturel. La formation philosophique de Sartre s’effectue dans les années trente en Allemagne et est surtout influencée par l’école phénoménologique de Husserl et de Heidegger. Dans le nouveau climat politique d’après-guerre et dans la confrontation avec le marxisme et l’humanisme chrétien, Sartre s’efforça d’élaborer les aspects éthico-politiques de son existentialisme, en le requalifiant comme doctrine humaniste fondée sur l’engagement et la prise en charge de responsabilités historiques, active dans la dénonciation de toutes les formes d’oppression et d’aliénation. C’est donc avec cette intention que Sartre écrivit en 1946, « L’Existentialisme est un Humanisme ». 

Sartre construit son éthique de la liberté, l’homme est un être chez qui l’essence est précédée de l’existence, qu’il est un être libre, qui ne peut, dans des circonstances diverses, que vouloir sa liberté et reconnaître la liberté des autres. Mais après la guerre la véritable expérience arriva, celle de la société, c’est-à-dire l’expérience d’une réalité complexe sans antithèse claire et sans alternative réalité complexe sans antithèse claire et sans alternative simple, dans laquelle existait une relation ambiguë entre situation donnée et initiative libre, entre choix et conditionnement. Dans l’interview donnée à la « New Left Review » en 1969, Sartre en arrive à donner la définition suivante de la liberté : À La liberté est ce petit mouvement qui fait d’un être social complètement conditionné, une personne qui ne se limite pas à réextérioriser dans sa totalité les conditionnements dont elle à souffert ». Même avec cette définition réductrice de la liberté, Sartre ne renonce pas à quelques thèmes fondamentaux de sa philosophie précédente. La liberté continue d’être au centre de la problématique. En 1974, six ans avant de mourir Sartre dans les conversations publiées sous le titre : « On a chosifié justement parce qu’il est libre, parce qu’il n’est pas une chose, pas même une chose particulièrement complexe. Les hommes ne coïncident jamais intégralement avec leur facteur de conditionnements. Un robot ne pourrait jamais être opprimé. Les aliénations renvoient à la liberté.  

(Image wikipédia: Fresque de La Création d'Adam par Michel-Ange dans la chapelle Sixtine à Rome)


Humanisme historique

Le monde européen médiéval pré-humaniste était un milieu fermé du point de vue temporel et physique qui avait tendance à nier l’importance du contact qui se produisait, de fait, avec d’autres cultures. L’histoire, du point de vue médiéval, est l’histoire du péché et de la rédemption ; la connaissance d’autres civilisations non éclairées par la grâce de Dieu ne revêt pas un grand intérêt. Le futur prépare seulement l’Apocalypse et le jugement de Dieu. La Terre est immobile et se trouve au centre de l’Univers, selon la conception de Ptolémée. Tout est entouré d’étoiles fixes et les sphères planétaires tournent animées par des puissances angéliques. Le régime économique médiéval, au moins jusqu’au XIeme siècle, est un système économique fermé basé sur la consommation des produits sur leur lieu de production. La circulation monétaire est peu fréquente. Le commerce est difficile et lent. 

L’Europe est une puissante continentale fermée parce que la mer comme voie de transport, est aux mains des Byzantins et des Arabes. Mais les voyages de Marco Polo et son contact avec les cultures et la technologie de l’Extrême-Orient, les centres d’enseignement d’Espagne d’où les maîtres juifs, arabes et chrétiens font rayonner la connaissance, la recherche de nouvelles routes commerciales pour contourner la barrière du conflit byzantino-musulman, la formation d’une bourgeoisie citadine de plus en plus puissante et le développement d’institutions politiques plus efficaces comme les seigneuries d’Italie, vont marquer un changement profond de l’atmosphère sociale, et ce changement permet le développement d’attitude humaniste (v). Il ne faut pas oublier que ce développement comporte nombre d’avancées et e reculs jusqu’à ce que la nouvelle attitude devienne consciente.


Dans le monde académique occidental, on a coutume d’appeler « humanisme » le processus de transformations de la culture qui a commencé en Italie, lus particulièrement à Florence, entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle et s’est terminé à la Renaissance par son expansion à toute l’Europe. Dès son apparition, ce courant était lié aux « humana liettera », qui étaient les écrits se rapportant aux choses humaines, par opposition aux « divinae littere », qui mettaient l’accent sur les choses divines. C’est l’un des motifs pour lesquels on appelle leur représentants « humanistes ». À partir de cette interprétation, l’humanisme est, à l’origine, un phénomène littéraire ayant clairement tendance à reprendre les apports de la culture gréco-latine, asphyxiés par la vision chrétienne médiévale.


Par exemple, cent ans après Pétarque, (1304-1374), la connaissance des classiques était dix fois plus étendue que durant toute la période de mille ans qui a précédé. Pétrarque effectua des recheches dans les manuscrits anciens, essayant de corriger une mémoire déformée et par là amorça un courant de reconstitution du passé et un nouveau point de vue sur le flux de l’histoire, enlisé à ce moment-là par l’immobilisme de l’époque.  Un autre des premiers humanistes, Manetti, dans son œuvre, « De Dignitate et Excellentia Hominis » (De la dignité et de l’excellence de l’homme), revendiqua pour l’être humain contre le « Contemptu Mundi », le mépris du monde, prêché par le moine Lotaire qui devint plus tard Pape, sous le nom d’Innocent III. Dès lors, Lorenzo Valla, dans son « De Voluptate » (le plaisir), attaqua le concept éthique de la douleur, en vigueur dans la société de son temps. 

Et ainsi, tandis que se produisait le changement économique et que e modifiaient les structures sociales, les humanistes ont rendu conscient ce processus, engendrant une cascade de productions à travers lesquelles se profila le courant qui dépassa le domaine de la culture et qui finit par remettre en question les structures du pouvoir aux mains de le l’Église et du monarque. Il est connu que plusieurs des thèmes lancés par les humanistes continuèrent à avancer et finirent par inspirer les encyclopédistes et les révolutionnaires du XVIIIe siècle. Mais après les révolutions américaine et française, commença le déclin dans lequel l’attitude humaniste (v.) se noya. Déjà l’idéalisme critique, l’idéalisme absolu et le romantisme inspirateurs à leur tour de philosophies politiques absolutistes, laissèrent en arrière l’être humain comme valeur centrale pour le transformer en un épiphénomène d’autres puissances.


Humanisme philosophique

Position soutenue par de nombreux défenseurs de l’Existentialisme et par des représentants de différents courant qui se basent sur l’histoire. On a aussi observé l’apparition de certaines idéologies confuses se fondant sur la prétendue « nature humaine ». Ces naturalistes acceptent en règle générale la définition de l’être humain en tant « qu’animal rationnel » et donc le situent du côté d’une « animalitas » évoluée. entre l’humain et l’animal;


Humanisme universaliste

Aussi appelé « Nouvel humanisme ». Il se caractérise par le fait de mettre en évidence « l’attitude humaniste ». Cette attitude n’est pas une philosophie, mais une perspective, une sensibilité et une façon de vivre la relation avec les autres êtres humains. L’Humanisme universaliste soutient que, dans toutes les cultures, dans leur meilleur « moment » de créativité, l’attitude humaniste imprègne le milieu social. Ainsi, rejette-t-on la discrimination, les guerres et la violence en général. La liberté d’idées et de croyances prend un essor important, ce qui incite à la recherche et à la créativité dans les sciences, l’art et les autres expressions sociales. En tout cas, l’humanisme universaliste propose non un dialogue abstrait ou institutionnel entre les cultures mais un accord sur des points de base et la collaboration mutuelle entre représentants de cultures diverses en se basant sur des « moments humanistes » symétriques. Les idées générales de l’humanisme universaliste sont décrites dans le Document du Mouvement humaniste.


Nonviolence Active

Stratégie de lutte de l’humanisme Universaliste qui consiste à dénoncer systématiquement toute les formes de violence qu’exerce le Système, c’est aussi une tactique de lutte s’appliquant dans des situations ponctuelles ou l’on constate un quelconque type de discrimination.  

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Notes: 

Paysage de formation:  ensemble des images qui se sont formées lors des premières expériences et qui continuent d'agir à travers les valorisations et la vision du monde, bien que le "paysage extérieur' ait changé. (Lettre à mes amis, Silo, p. 35)

Registres intérieurs:  expérience de la sensation produite par des stimuli détectés au travers des sens internes ou externes, en incluant les souvenirs et l'imagination.

Références:

Silo Parle, Recueil d'opinions, de commentaires et de conférences, 1969-1995, Éditions Références, Parc d'Étude et de Réflexion La Belle Idée, Bassevelle, France, 2013.
 
Les termes sont tirés de : Quelques termes fréquents de l'humanisme, éditions références, nouvel humanisme, Centre Mondial d'Études Humanistes, 1995, 65 p. (ce livre n'est disponible pour le moment) 

Pour en savoir plus sur l'humanisme, je vous suggère l'ouvrage "Interprétations de l'humanisme de Salvatore Puledda. Ce livre présente les sources des courants de l'humanisme, et bien que provenant de cultures très diverses et sous des influences religieuses et historiques différentes, il permet de découvrir leurs points communs.  

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