Pour se sortir de l’impasse passons à un mode plus ample et plus diversifié





Se sortir de l’impasse 


Dans nos blogues précédents nous avons discuté des perturbations à venir. Nous avons dit que peut-être les grands ensembles humains n’arriveront pas à assimiler tous les changements à venir puisqu’ils seront trop rapides et trop déroutants.  En fait, aujourd’hui, nous constatons que plusieurs événements prennent des directions inattendues et ajoutent de la désorientation à un sytème déjà assez fragilisé.
     

Au cours des dernières mois, nous avons abordé dans plusieurs de nos blogues le phénomène de la concentration global du pouvoir financier. Nous avons dit que cette concentration touche toute l'industrie, tout commerce, toute politique, tout pays et tout les individus.  Nous avons expliqué que dans ce système il n’existait aucune autre alternative à la désorganisation généralisée compte tenu de la nature intersecque de « fermeture » de ce système. Afin d’illustrer ce phénomène rappelons l’un des principes de l’entropie thermodynamique : 


Selon ce principe, l’entropie d’un système isolé (qui n'échange ni matière ni énergie sous quelque forme que ce soit avec l'extérieur) ne peut pas diminuer. Elle augmente lors d’une transformation irréversible, ou reste constante si la transformation est réversible

S_\text{créée} = \Delta S_\text{sys} \geq 0 pour un système isolé.

La diminution d'entropie d'un système non isolé est possible si l’augmentation de l’entropie du milieu extérieur fait plus que compenser la diminution d’entropie de ce système. (Texte tiré: source wikipédia)



Par ailleurs, dans le cas qui nous occupe, quand nous parlons de l'entropie du « système global » ainsi les choses sont quelques peu différentes. En effet, nous disons que le degré de désorganisation des éléments qui composent ce système est proportionnel à la « force d'entropie du système ». Ici il s'agit d'une surface délimitée qui est la planète - c'est-à-dire un système isolé qui n'interagit avec aucun autre système ou milieu. En fait, il n'y a aucun échange d'énergie ou de matière puisqu'il n'y a pas de milieu extérieur à notre planète. Comme exemple, il existe aucune opportunité d'échanger avec d'autres civilisations sur d'autres planètes. Cependant, il se présente un danger, car il se peut que ce système se concentre davantage en se refermant sur lui-même pour devenir un système complétement fermé.  


Dans un système fermé comment peut-on envisager une sortie ?


Quelles solutions certaines personnes préconisent-elles pour se sortir de cette impasse ? Certains sont optimistes et pensent que nous allons entrer dans une société globale ou tout sera de plus en plus facile grâce aux nouvelles technologies. Tandis que les pessimismes croient que les symptômes actuels démontrent le désastre croissant des institutions, des groupes humains et des systèmes écologiques et démographiques. Il y a aussi ceux qui relativisent tout ainsi que la mécanique historique et subordonnent tout comportement social à l’action personnelle de « réussite ». Et bien sûre, il y a ceux qui ne s’intéressent absolument pas à ce qui pourrait arriver à d’autres, n’étant intéressés que par leur personne et leur emplacement dans ce système. 


Plusieurs disent, « puisque cette crise a été provoquée par la férocité des banques et des compagnies multinationales, et qu'à un moment donné, leurs propres intérêts seront en jeu, alors elles mettront en marche des mécanismes de récupération pour se sauver de toute cette situation désastreuse ». Ainsi selon eux, les compagnies et les banques favoriseront une adaptation graduelle aux processus de reconversion du capitalisme pour le bénéfice de la majorité des populations.


Encore d’autres, en revanche, expliquent que ce n’est pas une situation qui dépend de la volonté et des choix d’une minorité mais plutôt de l’action politique des peuples. Selon eux, il arrivera un moment ou la crise sera généralisée dans l’ensemble du système. C'est à ce moment que les populations auront l'opportunité d'organiser une révolution. 


Et finalement il y a ceux qui soutiennent que le capital comme le travail, les cultures comme les États vivent des crises ; que les institutions comme les organisations humaines vivent des crises ; que les expressions artistiques et religieuses vivent des crises ; que les groupes humains comme les individus vivent des crises.  En fait, selon eux, la crise est généralisée car le tout social est enchevêtré dans un processus d’accélération technologique et historique. Ils constatent que la déstructuration générale des éléments (organisations, institutions, etc) qui forment ce système ne permet plus de savoir dans quelles directions iront les choses. Ils ajoutent que la situation actuelle est reliée à un long processus historique qui se présente sous la forme d’une crise mondialisée.  Ils soutiennent que l’action « intentionnelle » de l’être humain permettra l’ouverture de ce système à la convergence de la diversité des cultures, des idées, des croyances, des manières de faire et des personnes. 

Cette façon de voir les choses est présentée par l'humanisme Universaliste. Les humanistes mettrent l’emphase sur la direction convergente, sur l’intention convergente et s’opposent à la pratique de l’élimination de prétendues conditions dialectiques. 


« Les défenseurs de cette vision structurelle insistent sur le fait qu’il est nécessaire de forger une compréhension globale de ces phénomènes, en même temps qu’il est important d’agir dans les champs minimaux de caractéristiques sociales, personnelle et de groupe. (..) Ils exaltent la capacité constructive de l’être humain è entreprendre la transformation (..) une sensibilité nouvelle correspond aux temps nouveaux est en train de naître. C’est une sensibilité qui capte le monde comme une globalité et qui comprend que les difficultés des gens, ou qu’ils soient, finissent par en impliquer d’autre même s’ils se trouvent très loin d’eux ». Non seulement on devine une sensibilité nouvelle, une nouvelle façon d'agir mais en plus une nouvelle attitude morale et une nouvelle disposition tactique face à la vie. (Silo, p. 158-167, 2013)


Ainsi quand nous parlons de l'humanisme et de l'humanisme Universaliste, nous disons que c’est avant tout une attitude et une vision structurelle. En effet, pour les adhérents de cette perspective il est nécessaire de comprendre les processus plus amples, plutôt que les simples conjonctures, pour être en mesure de générer des pistes de solutions et des sorties de la crise et de la désorientation actuelle. Pour les humanistes, il faut soutenir tout ce qui marche vers une direction évolutive quand bien même s'ils n’y voient pas de résultats immédiats.


Les humanistes expliquent que si la fermeture du système se poursuit et si rien n'est fait pour inverser la force « naturelle » de l’entropie, il est fort probable que se consolide un empire mondial qui va tenter d’homogénéiser l’économie ; le droit ; les communications ; les valeurs ; la langue; l'éducation et les us et coutumes. 


Ainsi les organisations politiques et sociales seront contrôlées par un para-État monstrueux qui utilisera une panoplie de mesures pour discipliner les populations en adoptant des mesures de plus en plus restrictives. Peu à peu les individus perdront la notion de processus et de structure, pour passer finalement à de simples études et à des analyses formalisées et standardisées. La pensée aura perdu sa capacité d’abstraction, et sera remplacée par un mode de fonctionnement de type informatique – en boucle et analytique - du style pas à pas, étape par étape. En fait, dès le primaire les élèves apprendront cette pensée analytique. La science aura disparue ainsi que les grandes révolutions de la pensée ..  Il y aura seulement la technologie qu’on appellera la science et ces guerres civiles interminables. 

Mais comme nous l'avons dit, il y a une sortie à ce phénomène d'entropie! Pour les humanistes la sortie passe par l'action intentionnelle. En fait, grâce à l'intention l'être humain sera en mesure de dépasser cette tendance naturelle du système vers concentration des choses.  

En effet, dans l'histoire humaine, c'est l'intention qui a permis à l'être humain de dépasser les phénomènes naturelles que plusieurs croyaient irréversibles - par exemple ; la maladie, le froid, la distance, la vitesse et la force. Ainsi les humanistes insistent sur l'intention et la direction convergente des choses et des personnes. La clé se trouve dans la convergence des idées, des croyances et des personnes. Conséquemment, cette façon de voir les choses s'opposent à la pratique de l'élimination des prétendues conditions dialectiques entre les peuples, les cultures, les religions, les générations et les personnes. Mais cette façon de voir les choses est contraire à plusieurs organisations sociales et politiques et proposent des doctrines "fermées" et alimentent les confrontations.

En guise de conclusion, je termine ce blogue avec quelques réfléxions sur ce thème : 

L’être humain arrivera-t-il à changer le cours des événements grâce à l'intention? Et vous que faites-vous ?  Serions-nous arrivés à ce degré de maturité nécessaire pour enfin comprendre qu’il n’y aura dorénavant plus de progrès si ce n’est celui de tous pour tous ? 

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Références :


Photo: impasse wikipédia

Silo Parle, recueil d'opinions, de commentaires et de conférences, 1969-1995, Éditions Références, Paris, 2013.

Pour vous procurez le livre : www.educationnonviolence.ca

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