Aime la réalité que tu construits
Ces images qui font bouger les cultures et les peuples vers leur meilleure direction évolutive ..
Dans
ce blogue nous allons traiter des cultures et des changements sociaux
qui se posent aujourd'hui avec la plus grande urgence. Nous allons
voir comment le processus de la mondialisation mené par un
mouvement continuelle de concentration des capitaux entraîne les
cultures vers la fragmentation sociale. D'autre part, nous savons que
grâce à l'accumulation des actions individuelles et collectives, qu'un
peuple peut faire avancer une culture vers une direction
évolutive. Ainsi dans cet article, nous allons
démontrer qu'il existe des solutions pour se sortir de l'impasse
culturel dans lequel plusieurs peuples se retrouvent présentement.
Nous allons définir l'identité intentionnelle
individuelle et l'identité intentionnelle culturelle et démontrer comment
l'identité n'a pas passive mais s'exprime de façon 'active' et permet à des
situations sociales et individuelles apparemment paradoxales
de sortir d'un impasse.
Cultures : coude à coude
Aujourd’hui
les cultures se développent coude à coude et côte à côte
regardant pour la première fois de l’histoire de l’humanité de
l'avant. Le futur n’appartient à aucune culture en particulier.
Par ailleurs, le modèle de mondialisation auquel nous faisons
face, amène de sérieuses atteintes à l'ensemble des cultures de la
planète et à l'évolution de l'être humain.
Partout, en Amérique du Nord et en Europe nous observons la dégradation des conditions de vie des individus et des peuples ainsi que la dégradation des cultures. Au cours des deux dernières années, plus de 60 millions de personnes à travers le monde ont dû fuir leurs domiciles à cause de conflits et des persécutions. C'est une situation que l'humanité, n'a jamais vécue au cours des derniers millénaires. Aujourd'hui, 1 personne sur 122 dans le monde est réfugiée, cette personne a fuir sa maison, son pays et sa culture. En 2015, 16 millions d'enfants sont nés dans des zones de conflits. Présentement, à tous les 2 secondes un être humain nait dans une zone de conflit. C'est inacceptable! À New York environs 100,000 personnes vivent et travaillent sans avoir de domicile fixe (le coût d'un logement est devenu pratiquement inaccessible pour les travailleurs à faible revenu). Partout dans les grandes villes américaines de plus en plus de travailleurs m'ont pas de domicile fixe. C'est inacceptable!
À Paris plus de 30,000 enfants vivent dans les rues. À Montréal à chaque semaine des milliers de parents qui travaillent et qui reçoivent un revenu, doivent tout de même fréquenter les cuisines collectives et les comptoirs alimentaires pour nourrir leurs familles. En Europe, plusieurs centaines de milliers de jeunes, devenus adultes, demeurent toujours avec leurs parents. En effet, malgré leurs emplois ils sont incapables de faire les frais et d'obtenir un logement. Au Québec, des dizaines d'écoles publiques n'ont simplement plus assez de ressources pour maintenir une qualité de service à la hauteur d'un pays développé comme celui du Canada. C'est inacceptable! Plusieurs États Européens ainsi que les États Unies refusent de remplir leurs devoirs et d'accepter les réfugiés qui fuient des guerres et de la persécution. Nous pourrions continuer ainsi et étaler une longue liste de symptômes de la dégradation des conditions de vie des individus des peuples de l'Amérique du Nord et de l'Europe.
Par conséquent, nous sommes davantage intéressés à faire l'analyse de la situation actuelle, plutôt qu'à nous attarder sur les symptômes. En effet, nous sommes intéressés à la crise, à l'étude du processus de la mondialisation ainsi qu'à la dynamique du système. En fait, nous observons que malgré les avancées technologiques et scientifiques fulgurantes des dernières décennies, le système n'a pas évolué, mais qu'au contraire, celui-ci continue de générer des facteurs qui créent les inégalités, la violence et la discrimination. Nous observons que l'un de des facteurs les plus tragiques, est bien le niveau d'irresponsabilité des leaders actuel. En effet, tandis que les leaders imposent leur façon de faire qui provient d'une logique rétrograde similaire à celle de la guerre froide, ils ajoutent d'autres problèmes à une situation déjà assez compliquée.
Un modèle qui crée des désastres
Dans
nos derniers blogues, nous avons vu comment le processus de
la mondialisation est
le résultat d'un long processus historique.
Nous avons dit que le processus de la mondialisation était
inévitable. Mais,
le modèle de mondialisation
auquel nous sommes face n'est pas inévitable. Nous constatons que ce modèle entraîne le processus vers une concentration continuelle et
accélérée des capitaux orientée vers la fermeture. Nous parlons de fermeture puisque cette concentration est dirigée vers le centre - c'est un modèle centripète de fermeture.
En effet, nous ne sommes pas devant un modèle de mondialisation axé sur l'ouverture ; par exemple l'ouverture à la diversité des idées, des croyances, des cultures, des religions,
des modèles économiques, des styles de vies, des modes
et des organisations de travail diverses. Au contraire, c'est un modèle qui s'imbrique et
s'oriente constamment vers l'intérieur, autrement dit tout se contracte et se concentre depuis les extrémités vers l'intérieur; c'est un mouvement de fermeture; c'est la fermeture du dialogue entre les cultures, la fermeture des frontières, la fermeture à des nouvelles idées, la fermeture à des nouvelles manières de faire, la fermeture des libertés individuelles etc. C'est la concentration mécanique des choses et du "big business", c'est une concentration de l'argent, une concentration du pouvoir de posséder. Conséquemment, le tout social est guidé vers le grand
capital qui est de plus en plus concentré entre les mains d'une poignée d'individus. Tandis que ces individus rivalisent entre eux-mêmes afin d'obtenir plus de pouvoir et de concentration; conséquemment cette concentration génèrent de plus en plus de conflits.
Mais, la question que plusieurs se posent concerne cette continuelle concentration des capitaux. Est-ce que cette concentration finira par s'écrouler mondialement? Est-ce que le monde sera en proie des pires convulsions avec une migration de centaines de millions de personnes? Est-ce que nous vivrons de plus en plus de guerres interminables? Nous vivrons encore plus d'insécurité quotidienne ? Serons-nous au prise avec encore plus de restriction de nos libertés individuelles? Assisterons-nous à une lutte entre continents, entre religions, entre régions, et entre des membres d'une même famille?
Sommes-nous devant le triomphe de nouveaux obscurantismes? Bien sûre que non! La liberté de choix existe toujours! La liberté de choisir et de décider individuellement et collectivement notre futur existe, et réside là et ici dans notre présent.
En tout cas, une chose est sûre, tout est en train de se concentrer et à mesure que les forces mobilisés par le grand capital asphyxient les peuples et les cultures, surgissent tout à coup des positions incohérentes, irrationnelles et très rigides qui exploitent la souffrance humaine en cherchant de faux coupables - comme par exemple les groupes violents et extremistes. Les positions et les actions de ces groupes violents portent de graves atteintes à la liberté humaine et culturelle. Par conséquent, la réponse violente des gouvernements, par l'exercice de la guerre, aggrave davantage la situation et ajoutant encore plus l'instabilité à un système global déjà instable. En effet, dans une situation ou la violence est globalisée, répondre à violence par la violence est totalement inefficace pour assurer la survit des cultures – c'est un peu comme si nous décidions d'aller tout droit vers notre suicide culturel.
Mais
ce processus de concentration continuelle n'est pas seulement limité aux capitaux, il affecte aussi les
États. En effet, de jour en jour, les États se désintègrent,
tandis que les démocraties perdent leur pouvoir d'action. Le domaine
public perd graduellement son influence. Éventuellement, nous
observons que les sociétés publiques sont remplacées par
d'obscures sociétés privées qui n'ont aucun lien d'autorité
envers les États. Alors que les trusts et le grand capital se
renforcent mutuellement, et deviennent de plus en plus
déshumanisants. Selon certains courants de pensées néo
conservateurs et certains groupes écologistes, la cause de tous ces
maux serait porté sur l'être humain. Parce que selon eux, l'être
humain est pollué et a contaminé tout ce qu'il a touché. Par
ailleurs, si nous étudions de plus près ces courants d'idées, nous
constatons rapidement que ceux-ci méprisent profondément l'être
humain et son action sociale.
Mais, la question que plusieurs se posent concerne cette continuelle concentration des capitaux. Est-ce que cette concentration finira par s'écrouler mondialement? Est-ce que le monde sera en proie des pires convulsions avec une migration de centaines de millions de personnes? Est-ce que nous vivrons de plus en plus de guerres interminables? Nous vivrons encore plus d'insécurité quotidienne ? Serons-nous au prise avec encore plus de restriction de nos libertés individuelles? Assisterons-nous à une lutte entre continents, entre religions, entre régions, et entre des membres d'une même famille?
Sommes-nous devant le triomphe de nouveaux obscurantismes? Bien sûre que non! La liberté de choix existe toujours! La liberté de choisir et de décider individuellement et collectivement notre futur existe, et réside là et ici dans notre présent.
Mais,
comment les individus vont-ils choisir leurs futurs, est-ce à partir
de leurs peurs, ou à partir de leurs aspirations? Parce que nous
savons que devant
tous les phénomènes de la mondialisation surgissent plusieurs peurs
culturelles et individuelles qui se traduisent par les phénomènes
suivants:
1–
Les citoyens perçoivent le processus de la mondialisation comme
étant trop grand, trop rapide et hors de contrôle de la
citoyenneté. Ils ne veulent surtout pas perdre leurs emplois, les
programmes éducatifs et les programmes en santé communautaire.
2–
Pour le citoyen moyen, la mondialisation implique d’ouvrir les
portes au monde, et aux problèmes du monde, problèmes qui quelques
fois sont le résultat de longues histoires très compliquées et
difficiles à comprendre.
3–
Les citoyens ressentent une confusion généralisée. De plus en
plus, les gens perdent confiance dans les institutions et dans les
leaders politique. En fait, trop souvent les politiciens et les
institutions viennent rajouter de nouveaux problèmes et des
situations quotidiennes déjà assez compliquées pour les gens. De plus plusieurs années, les
politiciens trahissent de manières répétitives les populations. En effet, ils
ne respectent pas leurs promesses électorales en plus d'imposer des
mesures d'austérités économiques. Ils coupent dans les services
sociaux, dans les services de santé et d'éducation.
4-
Toutes ces peurs individuelles apportent inévitablement la culture vers le repli
identitaire. Aujourd'hui, nous observons certains phénomènes d’enfermement dans toutes les cultures - même dans les grandes cultures. Par exemple, nous constatons que certaines certitudes qui étaient valides auparavant; - mais qui aujourd'hui ne sont pratiquement plus soutenables dans plusieurs cultures - demeurent debout dans autres cultures ; par exemple le rôle des femmes dans la société ; le droit des homosexuels, des droits de certaines minorités religieuses et ethniques, etc.
Le
moment est peut-être venu, pour les anthropologues et les autres
spécialistes qui observent attentivement les cultures, leur
développement et leur noyau d'idéation de nous expliquer ce qui est
en train d'agir dans le monde et dans les cultures.
En tout cas, une chose est sûre, tout est en train de se concentrer et à mesure que les forces mobilisés par le grand capital asphyxient les peuples et les cultures, surgissent tout à coup des positions incohérentes, irrationnelles et très rigides qui exploitent la souffrance humaine en cherchant de faux coupables - comme par exemple les groupes violents et extremistes. Les positions et les actions de ces groupes violents portent de graves atteintes à la liberté humaine et culturelle. Par conséquent, la réponse violente des gouvernements, par l'exercice de la guerre, aggrave davantage la situation et ajoutant encore plus l'instabilité à un système global déjà instable. En effet, dans une situation ou la violence est globalisée, répondre à violence par la violence est totalement inefficace pour assurer la survit des cultures – c'est un peu comme si nous décidions d'aller tout droit vers notre suicide culturel.
D'un
autre côté, nous observons que certains groupes de nationalistes et
surtout les groupes et milices patriotiques développent des
positions de "protection et de fermeture" culturelle. Par
ailleurs, malgré la fermeture et la rigidité de leurs positions de
plus en plus de citoyens adhèrent à cette mouvance puisqu'ils
croient que la fermeture des frontières, la restriction des libertés
individuelles
et de la liberté d'expression vont
régler les problèmes d'insécurité qu'ils vivent quotidiennement.
Pour rendre la situation encore plus difficile, les grands médias
d'information annoncent à tous les jours de nouveaux attentats, sans
pour autant remplir leurs missions premières, c'est-à-dire d'informer davantage les
populations sur les facteurs qui génèrent toute cette violence et qui l'alimente. Ainsi, en négligeant de traiter les réelles facteurs et d'aborder la concentration continuelle des capitaux, les grands médias alimentent la popularité
des groupes néo-fascistes et les groupes violents. Finalement nous
savons qu'à la base de toutes positions néo nationalisme et
fascisme résident une profonde négation des valeurs humaines et des
libertés individuelles.
La dynamique du système, sa mécanique et sa direction
Ainsi,
au lieu de constamment pointer le doigt vers les extrémistes, les
néo-fascistes, les hyper-riches
et vers tous ces faux semblants d'états démocratiques. Nous pensons
que les grands médias et que les formations politiques devraient
sérieusement commencer à discuter de la dynamique du système et de
sa direction. Évidemment, qu'il est nécessaire de dénoncer les
propos haineux de m'importe quels groupes. Par ailleurs, il faut
aller plus loin dans l'analyse de la situation. C'est seulement à
partir de l'analyse la dynamique du système et de sa direction que
nous pourrons présenter de nouvelles idées et une nouvelle
direction en ce qui attrait l'action individuelle et sociale.
Dans ce système qui commence à être mondialement fermé, et ou il n'existe aucune direction claire de changement, tout est subordonné à la simple accumulation du capital et du pouvoir. Il en résulte un système fermé, ou on ne peut attendre autre chose que la mécanique du désordre général. Un paradoxe de la théorie des systèmes nous apprend que lorsqu'on tente d'ordonner le désordre croissant, on l'accélère davantage. La seule issue est de révolutionner le système, pour l'ouvrir à la diversité des nécessités et des aspirations humaines. (Silo, 2013, p.112)
La désorientation et le futur
Nous
savons que les décisions que prennent les individus ne sont pas
seulement motivées par la peur. En effet, la grande partie de nos
décisions est motivée par le futur. Dans toutes les cultures, les
groupes et les individus il existe une mémoire, c'est-à-dire des
paysages à partir desquels on interprète le monde dans lequel on
vit. Présentement, nous sommes devant un paysage ayant comme
principales caractéristique : l'inconnu, la violence, l'incertitude
(économique, climatique, sécuritaire, financière, etc) et
l'argent. Évidemment, une telle situation crée de la désorientation
puisque nous ne savons plus trop comment il agir - ou réagir. Comme
nous l'avons mentionné précédemment, les leaders des grandes
puissances tentent désespérément d'imposer une direction, mais
plus ils tentent d'imposer des choses en voulant contrôler la situation et protéger leurs propres intérêts particuliers, plus ils créent le désordre. Selon nous, afin d'éviter la
catastrophe, il est nécessaire d'ouvrir immédiatement la dynamique
de ce système à la diversité et de laisser tomber toute tentative de concentration
continuelle de l'argent.
La mondialisation et l'Humanisme Universaliste
Comment
peut-on faire avancer de nouvelles façon de faire? Dans quelle
direction peut-on agir pour que cesse cette concentration?
Selon la perspective de l’Humanisme Universaliste le processus de
la mondialisation n'est pas uniquement négatif. En fait, les
humanistes comprennent que c’est grâce aux échanges, au dialogue
et à la convergence des cultures que les peuples ont pu avancer à
ce point au cours du dernier siècle. Ils observent que
le processus de la mondialisation a permis à un grand nombre de gens
d'interagir comme il n'a jamais été possible auparavant dans
l'histoire de l'humanité. Toutes les interactions entre les
personnes et les cultures ont généré de opportunités nouvelles,
de nouvelles idées, de nouvelles façon de faire, de nouvelles
innovations, de nouveaux modèles culturels, etc. En fait, il a été
démontré que les différences entre les gens ne sont pas aussi
grandes en comparaison avec les expériences et les aspirations
qu’ils partagent entre eux pour le futur. Par exemple, les
québécois et les canadiens sont ouverts à la diversité
culturelle, cette ouverture permet aux nouveaux arrivants de
s’intégrer facilement dans les communautés et dans les milieux de
travail. Éventuellement, les nouveaux arrivants deviennent canadiens
et contribuent à leur tour au développement et au futur de la société.
Pour
les humanistes, c’est justement là que réside toute la question
de la signification de la crise actuelle: ce sont les questions
d’échanges, de coopération, de collaboration et de solidarité versus des questions de fermetures et de concentration.
Conséquemment, une autre question importance se pose avec de plus en
plus d'urgence: voulons-nous supporter l’apparition d’une
nouvelle nation universelle, dans laquelle les différentes cultures
pourront cohabiter en apportant chacune leur propre expérience, leur
propre identité, leurs couleurs, leur musique et leur façon de
s’approcher du divin, du sacré ou de l'athéisme? Ou voulons-nous
vivre dans des sociétés en lutte continuelle avec d'autres
cultures? Avant de répondre à ces questions, il nous semble
important de clarifier le concept de l’identité.
L'identité personnelle
Normalement
on croit que l’identité personnelle et culturelle se réfère
seulement au passé, c'est-à-dire, que c’est essentiellement le
reflet d'une accumulation historique d’expériences vécues par une
personne ou une communauté. C'est comme si des couches d’expériences
s’accumulaient et se déposaient pour former l’identité. Par
ailleurs, cette croyance est
dérivée d’une autre croyance qui
dit que la conscience humaine est passive. En effet, cette croyance
considère la conscience comme un miroir qui reflète le monde sans
pouvoir le modifier. En réalité, les choses ne sont pas ainsi. Si
nous nous regardons nous-mêmes, nous verrons que dans les moments
les plus importants de nos vies, nous faisons une corrélation -
c’est-à-dire une liaison entre nos expériences passées et notre
image personnel d'un projet futur. En fait, cette image de ce que
nous voulons être possède une charge qui influence de
manière permanente nos actions et nos habitudes - autrement dit
cette image agit sur le moment présent.
Aujourd'hui
la crise des croyances nous empêche d'admettre que l'image du futur
qui est présente en chacun de nous, possède beaucoup plus de valeur
que nos images du passé. En fait, nous avons une forte adhésion
émotive pour ce qu'il va nous arriver en comparaison à ce qui nous
est arrivé. Conséquemment, à mesure que le temps passe et à
mesure que la crise touche directement notre quotidien nous
ressentons cette urgence d'agir pour un meilleur futur.
Tout à coup, les questions les plus importantes sont
liées à ce qu'il adviendra de nous et de nos
êtres chers.
Aujourd'hui, le mot "futur" existe dans cet espace collectif c'est là que prend forme l'image d'une nouvelle sensibilité. C'est une sensibilité qui comprend que l’image est porteuse d'une charge qui fait bouger les peuples vers leur meilleure direction évolutive. Grâce à ce "futur" nous comprenons que nous sommes non seulement ce que nous avons fait, ou ce qu’on nous a fait, mais que nous sommes nos projets, nos désirs et nos aspirations.
L'identité culturelle
Ainsi
puisque les choses bougent ensemble et non séparément. La dynamique
concernant l'individu et son futur, est applicable à un peuple, mais
dans ce cas, nous parlons d’identité culturelle. Par conséquent,
l’identité culturelle n’est pas seulement l'accumulation des
idées, des coutumes, des façons de manger, de la musique ou encore
de l’Art transmis par les générations antérieures. L’identité
culturelle est ce que la culture a choisit de faire avec ces choses
culturelles à un moment donné de son histoire. C’est le projet
qu’elle se donne à elle-même, c'est le projet que ce donne un
peuple. Une culture peut choisir de projeter dans son futur les pires
moments .. ou peut choisir de projeter ses meilleures moments. Ce
choix est possible!
Par
exemple à partir de quels éléments va se définir l'image du futur
de la culture indienne avec ses millénaires d’années d’histoire
? Qu’est-ce que cette culture va apporter vers le futur? La Vedas
?La Vedanta ? Le bouddhisme ? Gandhi ? La bombe atomique? Qu’est-ce
que la culture américaine va apporter vers le futur? « I had a
dream » de Martin Luther King ou l’exclusion et la persécution
massive de certains groupes minoritaires tels que les afro-américains
et minorités religieuses ? L’exploration de l’espace et le
développement de nouvelles formes d'intelligence ? Ou l’expansion
"montrueux" de son complexe militaire et industriel qui ne
cesse d'alimenter les conflits et la destruction des cultures un peu
partout sur planète?
Qu’est-ce
que la culture du Québec va apporter vers le futur? Les Arts, la
langue française, ses innovations sociales et cette sensibilité pour un monde sans
guerres ?
Qu'est-ce
que la culture canadienne va apporter vers le futur? Le statu quo
culturel d'un passé troublé par la non-reconnaissance des
contributions culturelles des peuples autochtones, des québécois et
des canadiens français? Ou la pleine reconnaissance de la diversité
culturelle des origines culturelles canadiennes? Le dialogue et la
diplomatie internationale avec le soutient et la participation à la construction de
la paix et de l'harmonie entre les cultures ou
la participation à la guerre et à la destruction des
autres cultures?
À
chaque moment de son histoire, une culture est obligée de regarder
son passé et d’y prendre ce qui sera plus utile pour son projet.
L’identité culturelle est le projet qu’un peuple crée pour le
futur, extrayant certains éléments particuliers de son passé parce
qu'ils créent des conditions d'involution et de destruction humaine.
L’identité culturelle n’est pas quelque chose de passif comme le
contenu d’une boîte qu’on prépare lors d’un déménagement.
C’est quelque chose que nous recréons continuellement afin de
relever le défi que nous présente le monde actuel. Le monde est en
continuel changements, il y a des choix et il y a une sélection. Il
y a une liberté. Même
si nous constatons que dans la vie des individus et des cultures, il
y a des expériences tant positives que négatives qui font partie de
l’héritage culturel - nous devons être en mesure de reconnaître
qu'il y a des choix et des sélections à faire selon la direction
que nous devons à un projet.
L'identité culturelle et le futur
Aujourd'hui,
plusieurs cultures sont forcées de se défendre et finissent par
défendre des éléments culturels plus ou moins intéressants - voir
même des aspects secondaires et négatifs de leurs passé.
Éventuellement, il se forme dans ces cultures, une position de
'défensive' continuelle, c'est comme une sorte de «fondamentalisme
culturel » ou tout ce qui est externe à la culture est rejeté, et
ou seul un style de vie et une religion dominante est autorisé et
validé.
Mais nous savons d’une personne aussi bien d'un peuple peut choisir un projet qui élimine ou neutralise les expériences négatives et qui renforcent les positives. Ainsi les grandes cultures apporteront-elles vers le futur la frustration, la discrimination, la domination, les guerres et la violence qui ont tant caractérisées leur passé? Ou chercheront-elles à s’inspirer des moments humanistes de leur histoire, c'est-à-dire ces moments ou l’être humain a été considéré comme la valeur la plus importante, et dans lesquels la paix et la coopération entre différents groupes et les cultures furent considérées comme l'élément fondamental de toute construction sociale. Ces moments dans lesquels on rejetait la violence, la persécution et la discrimination comme le pire ennemi de l’humanité. Tout ceci peut résonner pour plusieurs personnes comme un rêve utopique, spécialement quand nous observons toutes les guerres et les conflits dans lesquels plusieurs grandes cultures sont impliquées aujourd'hui. Mais les choix sont possibles et la liberté de choisir existe.
En
fait, il y a toujours une liberté, et c’est grâce à ce choix que
nous pouvons distinguer l’identité mécanique, qui se crée par le
fait de reproduire mécaniquement les éléments d'une culture
sans qu'il y est de réflexions ; tandis que l’identité intentionnelle est formée par le choix des aspects que nous estimons être de
la plus haute valeur pour le futur. Ainsi nous affirmons que le plus
important est de reconnaître la diversité humaine, la diversité des cultures, des croyances, des idées et d'aimer la
réalité que nous construisons!
Le changement "évolutionnaire"
Les
choix et la liberté culturelle s'expriment et s'exercent grâce à
l'action sociale et l'action individuelle. Nous avons qu'un
très grand nombre de jeunes, d'étudiants et d'enseignants sont
sensibles à l'injustice et cherchent des façons de faire qui
pourront changer la situation de crise actuelle. Mais parfois, des
associations, des groupes de volontaires et des couches importantes
de la population se mobilisent et apportent un apport positif en
dénonçant les injustices. Cependant, ces groupes ne font pas des
actions qui permettront une transformation des structures
responsables de ces maux. Conséquemment, si notre intérêt est
justement de transformer ces structures nous allons devoir aborder le
thème de changement "évolutionnaire" ( thème différent
des changements "réactionnaires ou réformateurs").
En
fait, l'humanisme Universaliste s'intéresse justement à l'ouverture
du système à la diversité, à la direction évolutive et aux
changements structurels. Par exemple les humanistes proposent de
mettre en avant la question du travail face au grand capital ; la
question de la démocratie réelle face à la démocratie formelle ;
la question de la décentralisation face à la centralisation ; la
question de l'anti-discrimination face à la discrimination ; la
question de la liberté face à l'oppression ; la question du sens de
la vie face à la résignation, la complicité et l'absurde.
Finalement nous disons que c'est parce que l'Humanisme se fonde sur
la liberté de choix qu'il possède l'éthique la plus valable en ces
temps de grandes incertitudes et de grandes désorientation.
Maintenant commence peut-être à se dessiner l'ébauche de la première civilisation planétaire. Dans une telle situation, il est possible que l'humanisme Universaliste rencontre un terrain fertile pour le développement de ses idées. Cependant, cette civilisation qui se profile prendra son élan entre les conflits et crises qui nous affecteront profondément. Le moment sera alors venu, tant qu'organisatio humaine et en tant qu'individus, de nous questionner sérieurement sur la destinée de notre espèce et sur la signification de nos actes. ( Salvatore Puledda, 2000, p.243)
Dans
notre prochain blogue nous allons aborder le thème de l'harmonie.
Nous allons voir comment lorsque les choses bougent ensemble, il se
crée de l'harmonie entre les différents aspects d'un même système.
Tandis que lorsque les choses bougent séparément à l'intérieur
d'un même système il y a de la discorde. Nous disons qu'il est
nécessaire de consacrer du temps et de l'énergie à tous les
aspects d'un ensemble puisqu'il n'y aura pas de progrès possible si
les choses bougent dans différentes directions.
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Références:
Silo Silo Parle, Recueil d'opinions, de commentaires et de conférences 1969- 1995, Éditions références, Paris, France, 319 p. 2013.
Pour vous procurer l'ouvrage visitez le site : www.educationnonviolence.ca
Silo, Mythes-Racines Universels, Éditions Références, Paris, France, 2006. Cliquez sur le lien pour vous procurez l'ouvrage.