Aime la réalité que tu construits

"La convergence des cultures

 



  Ces images qui font bouger les cultures et les peuples vers leur meilleure direction évolutive ..

Dans ce blogue nous allons traiter des cultures et des changements sociaux qui se posent aujourd'hui avec la plus grande urgence. Nous allons voir comment le processus de la mondialisation mené par un mouvement continuelle de concentration des capitaux entraîne les cultures vers la fragmentation sociale. D'autre part, nous savons que grâce à l'accumulation des actions individuelles et collectives, qu'un peuple peut faire avancer une culture vers une direction évolutive. Ainsi dans cet article, nous allons démontrer qu'il existe des solutions pour se sortir de l'impasse culturel dans lequel plusieurs peuples se retrouvent présentement. Nous allons définir l'identité intentionnelle individuelle et l'identité intentionnelle culturelle et démontrer comment l'identité n'a pas passive mais s'exprime de façon 'active' et permet à des situations sociales et individuelles apparemment paradoxales de sortir d'un impasse.

Cultures : coude à coude

Aujourd’hui les cultures se développent coude à coude et côte à côte regardant pour la première fois de l’histoire de l’humanité de l'avant. Le futur n’appartient à aucune culture en particulier. Par ailleurs, le modèle de mondialisation auquel nous faisons face, amène de sérieuses atteintes à l'ensemble des cultures de la planète et à l'évolution de l'être humain.

Partout, en Amérique du Nord et en Europe nous observons la dégradation des conditions de vie des individus et des peuples ainsi que la dégradation des cultures. Au cours des deux dernières années, plus de 60 millions de personnes à travers le monde ont dû fuir leurs domiciles à cause de conflits et des persécutions. C'est une situation que l'humanité, n'a jamais vécue au cours des derniers millénaires. Aujourd'hui, 1 personne sur 122 dans le monde est réfugiée, cette personne a fuir sa maison, son pays et sa culture. En 2015, 16 millions d'enfants sont nés dans des zones de conflits. Présentement, à tous les 2 secondes un être humain nait dans une zone de conflit. C'est inacceptable! À New York environs 100,000 personnes vivent et travaillent sans avoir de domicile fixe (le coût d'un logement est devenu pratiquement inaccessible pour les travailleurs à faible revenu). Partout dans les grandes villes américaines de plus en plus de travailleurs m'ont pas de domicile fixe. C'est inacceptable!

À Paris plus de 30,000 enfants vivent dans les rues.
À Montréal à chaque semaine des milliers de parents qui travaillent et qui reçoivent un revenu, doivent tout de même fréquenter les cuisines collectives et les comptoirs alimentaires pour nourrir leurs familles. En Europe, plusieurs centaines de milliers de jeunes, devenus adultes, demeurent toujours avec leurs parents. En effet, malgré leurs emplois ils sont incapables de faire les frais et d'obtenir un logement. Au Québec, des dizaines d'écoles publiques n'ont simplement plus assez de ressources pour maintenir une qualité de service à la hauteur d'un pays développé comme celui du Canada. C'est inacceptable! Plusieurs États Européens ainsi que les États Unies refusent de remplir leurs devoirs et d'accepter les réfugiés qui fuient des guerres et de la persécution. Nous pourrions continuer ainsi et étaler une longue liste de symptômes de la dégradation des conditions de vie des individus des peuples de l'Amérique du Nord et de l'Europe.

Par conséquent, nous sommes davantage intéressés à faire l'analyse de la situation actuelle, plutôt qu'à nous attarder sur les symptômes. En effet, nous sommes intéressés à la crise, à l'étude du processus de la mondialisation ainsi qu'à la dynamique du système. En fait, nous observons que malgré les avancées technologiques et scientifiques fulgurantes des dernières décennies, le système n'a pas évolué, mais qu'au contraire, celui-ci continue de générer des facteurs qui créent les inégalités, la violence et la discrimination. Nous observons que l'un de des facteurs les plus tragiques, est bien le niveau d'irresponsabilité des leaders actuel. En effet, tandis que les leaders imposent leur façon de faire qui provient d'une logique rétrograde similaire à celle de la guerre froide, ils ajoutent d'autres problèmes à une situation déjà assez compliquée.

 

 Un modèle qui crée des désastres

Dans nos derniers blogues, nous avons vu comment le processus de la mondialisation est le résultat d'un long processus historique. Nous avons dit que le processus de la mondialisation était inévitable. Mais, le modèle de mondialisation auquel nous sommes face n'est pas inévitable. Nous constatons que ce modèle entraîne le processus vers une concentration continuelle et accélérée des capitaux orientée vers la fermeture. Nous parlons de fermeture puisque cette concentration est dirigée vers le centre - c'est un modèle centripète de fermeture. En effet, nous ne sommes pas devant un modèle de mondialisation axé sur l'ouverture ; par exemple l'ouverture à la diversité des idées, des croyances, des cultures, des religions, des modèles économiques, des styles de vies, des modes et des organisations de travail diverses. Au contraire, c'est un modèle qui s'imbrique et s'oriente constamment vers l'intérieur, autrement dit tout se contracte et se concentre depuis les extrémités vers l'intérieur; c'est un mouvement de fermeture; c'est la fermeture du dialogue entre les cultures, la fermeture des frontières, la fermeture à des nouvelles idées, la fermeture à des nouvelles manières de faire, la fermeture des libertés individuelles etc. C'est la concentration mécanique des choses et du "big business", c'est une concentration de l'argent, une concentration du pouvoir de posséder. Conséquemment, le tout social est guidé vers le grand capital qui est de plus en plus concentré entre les mains d'une poignée d'individus. Tandis que ces individus rivalisent entre eux-mêmes afin d'obtenir plus de pouvoir et de concentration; conséquemment cette concentration génèrent de plus en plus de conflits. 


Mais ce processus de concentration continuelle n'est pas seulement limité aux capitaux, il affecte aussi les États. En effet, de jour en jour, les États se désintègrent, tandis que les démocraties perdent leur pouvoir d'action. Le domaine public perd graduellement son influence. Éventuellement, nous observons que les sociétés publiques sont remplacées par d'obscures sociétés privées qui n'ont aucun lien d'autorité envers les États. Alors que les trusts et le grand capital se renforcent mutuellement, et deviennent de plus en plus déshumanisants. Selon certains courants de pensées néo conservateurs et certains groupes écologistes, la cause de tous ces maux serait porté sur l'être humain. Parce que selon eux, l'être humain est pollué et a contaminé tout ce qu'il a touché. Par ailleurs, si nous étudions de plus près ces courants d'idées, nous constatons rapidement que ceux-ci méprisent profondément l'être humain et son action sociale.

Mais, la question que plusieurs se posent concerne cette continuelle concentration des capitaux. Est-ce que cette concentration finira par s'écrouler mondialement? Est-ce que le monde sera en proie des pires convulsions avec une migration de centaines de millions de personnes? Est-ce que nous vivrons de plus en plus de guerres interminables? Nous vivrons encore plus d'insécurité quotidienne ? Serons-nous au prise avec encore plus de restriction de nos libertés individuelles? Assisterons-nous à une lutte entre continents, entre religions, entre régions, et entre des membres d'une même famille?

Sommes-nous devant le triomphe de nouveaux obscurantismes? Bien sûre que non! La liberté de choix existe toujours! La liberté de choisir et de décider individuellement et collectivement notre futur existe, et réside là et ici dans notre présent.

Mais, comment les individus vont-ils choisir leurs futurs, est-ce à partir de leurs peurs, ou à partir de leurs aspirations? Parce que nous savons que devant tous les phénomènes de la mondialisation surgissent plusieurs peurs culturelles et individuelles qui se traduisent par les phénomènes suivants:

1– Les citoyens perçoivent le processus de la mondialisation comme étant trop grand, trop rapide et hors de contrôle de la citoyenneté. Ils ne veulent surtout pas perdre leurs emplois, les programmes éducatifs et les programmes en santé communautaire.

2– Pour le citoyen moyen, la mondialisation implique d’ouvrir les portes au monde, et aux problèmes du monde, problèmes qui quelques fois sont le résultat de longues histoires très compliquées et difficiles à comprendre.

3– Les citoyens ressentent une confusion généralisée. De plus en plus, les gens perdent confiance dans les institutions et dans les leaders politique. En fait, trop souvent les politiciens et les institutions viennent rajouter de nouveaux problèmes et des situations quotidiennes déjà assez compliquées pour les gens. De plus plusieurs années, les politiciens trahissent de manières répétitives les populations. En effet, ils ne respectent pas leurs promesses électorales en plus d'imposer des mesures d'austérités économiques. Ils coupent dans les services sociaux, dans les services de santé et d'éducation.

4- Toutes ces peurs individuelles apportent inévitablement la culture vers le repli identitaire. Aujourd'hui, nous observons certains phénomènes d’enfermement dans toutes les cultures  - même dans les grandes cultures. Par exemple,  nous constatons que certaines certitudes qui étaient valides auparavant; - mais qui aujourd'hui ne sont pratiquement plus soutenables dans plusieurs cultures - demeurent debout dans autres cultures ; par exemple le rôle des femmes dans la société ; le droit des homosexuels, des droits de certaines minorités religieuses et ethniques, etc.

Le moment est peut-être venu, pour les anthropologues et les autres spécialistes qui observent attentivement les cultures, leur développement et leur noyau d'idéation de nous expliquer ce qui est en train d'agir dans le monde et dans les cultures.

En tout cas, une chose est sûre, tout est en train de se concentrer et à mesure que les forces mobilisés par le grand capital asphyxient les peuples et les cultures, surgissent tout à coup des positions incohérentes, irrationnelles et très rigides qui exploitent la souffrance humaine en cherchant de faux coupables - comme par exemple les groupes violents et extremistes. Les positions et les actions de ces groupes violents portent de graves atteintes à la liberté humaine et culturelle. Par conséquent, la réponse violente des gouvernements, par l'exercice de la guerre, aggrave davantage la situation et ajoutant encore plus l'instabilité à un système global déjà instable. En effet, dans une situation ou la violence est globalisée, répondre à violence par la violence est totalement inefficace pour assurer la survit des cultures – c'est un peu comme si nous décidions d'aller tout droit vers notre suicide culturel.

D'un autre côté, nous observons que certains groupes de nationalistes et surtout les groupes et milices patriotiques développent des positions de "protection et de fermeture" culturelle. Par ailleurs, malgré la fermeture et la rigidité de leurs positions de plus en plus de citoyens adhèrent à cette mouvance puisqu'ils croient que la fermeture des frontières, la restriction des libertés individuelles et de la liberté d'expression vont régler les problèmes d'insécurité qu'ils vivent quotidiennement. Pour rendre la situation encore plus difficile, les grands médias d'information annoncent à tous les jours de nouveaux attentats, sans pour autant remplir leurs missions premières, c'est-à-dire d'informer davantage les populations sur les facteurs qui génèrent toute cette violence et qui l'alimente. Ainsi, en négligeant de traiter les réelles facteurs et d'aborder la concentration continuelle des capitaux, les grands médias alimentent la popularité des groupes néo-fascistes et les groupes violents. Finalement nous savons qu'à la base de toutes positions néo nationalisme et fascisme résident une profonde négation des valeurs humaines et des libertés individuelles.

(photo crédit wikipédia : mouvement centripète)

La dynamique du système, sa mécanique et sa direction


Ainsi, au lieu de constamment pointer le doigt vers les extrémistes, les néo-fascistes, les hyper-riches et vers tous ces faux semblants d'états démocratiques. Nous pensons que les grands médias et que les formations politiques devraient sérieusement commencer à discuter de la dynamique du système et de sa direction. Évidemment, qu'il est nécessaire de dénoncer les propos haineux de m'importe quels groupes. Par ailleurs, il faut aller plus loin dans l'analyse de la situation. C'est seulement à partir de l'analyse la dynamique du système et de sa direction que nous pourrons présenter de nouvelles idées et une nouvelle direction en ce qui attrait l'action individuelle et sociale.


Dans ce système qui commence à être mondialement fermé, et ou il n'existe aucune direction claire de changement, tout est subordonné à la simple accumulation du capital et du pouvoir. Il en résulte un système fermé, ou on ne peut attendre autre chose que la mécanique du désordre général. Un paradoxe de la théorie des systèmes nous apprend que lorsqu'on tente d'ordonner le désordre croissant, on l'accélère davantage. La seule issue est de révolutionner le système, pour l'ouvrir à la diversité des nécessités et des aspirations humaines.  (Silo, 2013, p.112)

La désorientation et le futur


Nous savons que les décisions que prennent les individus ne sont pas seulement motivées par la peur. En effet, la grande partie de nos décisions est motivée par le futur. Dans toutes les cultures, les groupes et les individus il existe une mémoire, c'est-à-dire des paysages à partir desquels on interprète le monde dans lequel on vit. Présentement, nous sommes devant un paysage ayant comme principales caractéristique : l'inconnu, la violence, l'incertitude (économique, climatique, sécuritaire, financière, etc) et l'argent. Évidemment, une telle situation crée de la désorientation puisque nous ne savons plus trop comment il agir - ou réagir. Comme nous l'avons mentionné précédemment, les leaders des grandes puissances tentent désespérément d'imposer une direction, mais plus ils tentent d'imposer des choses en voulant contrôler la situation et protéger leurs propres intérêts particuliers, plus ils créent le désordre. Selon nous, afin d'éviter la catastrophe, il est nécessaire d'ouvrir immédiatement la dynamique de ce système à la diversité et de laisser tomber toute tentative de concentration continuelle de l'argent.

La mondialisation et l'Humanisme Universaliste 

Comment peut-on faire avancer de nouvelles façon de faire? Dans quelle direction peut-on agir pour que cesse cette concentration? Selon la perspective de l’Humanisme Universaliste le processus de la mondialisation n'est pas uniquement négatif. En fait, les humanistes comprennent que c’est grâce aux échanges, au dialogue et à la convergence des cultures que les peuples ont pu avancer à ce point au cours du dernier siècle. Ils observent que le processus de la mondialisation a permis à un grand nombre de gens d'interagir comme il n'a jamais été possible auparavant dans l'histoire de l'humanité. Toutes les interactions entre les personnes et les cultures ont généré de opportunités nouvelles, de nouvelles idées, de nouvelles façon de faire, de nouvelles innovations, de nouveaux modèles culturels, etc. En fait, il a été démontré que les différences entre les gens ne sont pas aussi grandes en comparaison avec les expériences et les aspirations qu’ils partagent entre eux pour le futur. Par exemple, les québécois et  les canadiens sont ouverts à la diversité culturelle, cette ouverture permet aux nouveaux arrivants de s’intégrer facilement dans les communautés et dans les milieux de travail. Éventuellement, les nouveaux arrivants deviennent canadiens et contribuent à leur tour au développement et au futur de la société.

Pour les humanistes, c’est justement là que réside toute la question de la signification de la crise actuelle: ce sont les questions d’échanges, de coopération, de collaboration et de solidarité versus des questions de fermetures et de concentration. Conséquemment, une autre question importance se pose avec de plus en plus d'urgence: voulons-nous supporter l’apparition d’une nouvelle nation universelle, dans laquelle les différentes cultures pourront cohabiter en apportant chacune leur propre expérience, leur propre identité, leurs couleurs, leur musique et leur façon de s’approcher du divin, du sacré ou de l'athéisme? Ou voulons-nous vivre dans des sociétés en lutte continuelle avec d'autres cultures? Avant de répondre à ces questions, il nous semble important de clarifier le concept de l’identité.

L'identité personnelle

Normalement on croit que l’identité personnelle et culturelle se réfère seulement au passé, c'est-à-dire, que c’est essentiellement le reflet d'une accumulation historique d’expériences vécues par une personne ou une communauté. C'est comme si des couches d’expériences s’accumulaient et se déposaient pour former l’identité. Par ailleurs, cette croyance est dérivée d’une autre croyance qui dit que la conscience humaine est passive. En effet, cette croyance considère la conscience comme un miroir qui reflète le monde sans pouvoir le modifier. En réalité, les choses ne sont pas ainsi. Si nous nous regardons nous-mêmes, nous verrons que dans les moments les plus importants de nos vies, nous faisons une corrélation - c’est-à-dire une liaison entre nos expériences passées et notre image personnel d'un projet futur. En fait, cette image de ce que nous voulons être possède une charge qui influence de manière permanente nos actions et nos habitudes - autrement dit cette image agit sur le moment présent.

Aujourd'hui la crise des croyances nous empêche d'admettre que l'image du futur qui est présente en chacun de nous, possède beaucoup plus de valeur que nos images du passé. En fait, nous avons une forte adhésion émotive pour ce qu'il va nous arriver en comparaison à ce qui nous est arrivé. Conséquemment, à mesure que le temps passe et à mesure que la crise touche directement notre quotidien nous ressentons cette urgence d'agir pour un meilleur futur. Tout à coup, les questions les plus importantes sont liées à ce qu'il adviendra de nous et de nos êtres chers.

Aujourd'hui, le mot "futur" existe dans cet espace collectif c'est là que prend forme l'image d'une nouvelle sensibilité. C'est une sensibilité qui comprend que l’image est porteuse d'une charge qui fait bouger les peuples vers leur meilleure direction évolutive. Grâce à ce "futur" nous comprenons que nous sommes non seulement ce que nous avons fait, ou ce qu’on nous a fait, mais que nous sommes nos projets, nos désirs et nos aspirations.


(photo crédit : wikipédia, hindouisme, Brahma)

L'identité culturelle

Ainsi puisque les choses bougent ensemble et non séparément. La dynamique concernant l'individu et son futur, est applicable à un peuple, mais dans ce cas, nous parlons d’identité culturelle. Par conséquent, l’identité culturelle n’est pas seulement l'accumulation des idées, des coutumes, des façons de manger, de la musique ou encore de l’Art transmis par les générations antérieures. L’identité culturelle est ce que la culture a choisit de faire avec ces choses culturelles à un moment donné de son histoire. C’est le projet qu’elle se donne à elle-même, c'est le projet que ce donne un peuple. Une culture peut choisir de projeter dans son futur les pires moments .. ou peut choisir de projeter ses meilleures moments. Ce choix est possible!

Par exemple à partir de quels éléments va se définir l'image du futur de la culture indienne avec ses millénaires d’années d’histoire ? Qu’est-ce que cette culture va apporter vers le futur? La Vedas ?La Vedanta ? Le bouddhisme ? Gandhi ? La bombe atomique? Qu’est-ce que la culture américaine va apporter vers le futur? « I had a dream » de Martin Luther King ou l’exclusion et la persécution massive de certains groupes minoritaires tels que les afro-américains et minorités religieuses ? L’exploration de l’espace et le développement de nouvelles formes d'intelligence ? Ou l’expansion "montrueux" de son complexe militaire et industriel qui ne cesse d'alimenter les conflits et la destruction des cultures un peu partout sur planète?

Qu’est-ce que la culture du Québec va apporter vers le futur? Les Arts, la langue française, ses innovations sociales et cette sensibilité pour un monde sans guerres ? Qu'est-ce que la culture canadienne va apporter vers le futur? Le statu quo culturel d'un passé troublé par la non-reconnaissance des contributions culturelles des peuples autochtones, des québécois et des canadiens français? Ou la pleine reconnaissance de la diversité culturelle des origines culturelles canadiennes? Le dialogue et la diplomatie internationale avec le soutient et la participation à la construction de la paix et de l'harmonie entre les cultures ou la participation à la guerre et à la destruction des autres cultures?

À chaque moment de son histoire, une culture est obligée de regarder son passé et d’y prendre ce qui sera plus utile pour son projet. L’identité culturelle est le projet qu’un peuple crée pour le futur, extrayant certains éléments particuliers de son passé parce qu'ils créent des conditions d'involution et de destruction humaine. L’identité culturelle n’est pas quelque chose de passif comme le contenu d’une boîte qu’on prépare lors d’un déménagement. C’est quelque chose que nous recréons continuellement afin de relever le défi que nous présente le monde actuel. Le monde est en continuel changements, il y a des choix et il y a une sélection. Il y a une liberté. Même si nous constatons que dans la vie des individus et des cultures, il y a des expériences tant positives que négatives qui font partie de l’héritage culturel - nous devons être en mesure de reconnaître qu'il y a des choix et des sélections à faire selon la direction que nous devons à un projet.


(photo crédit : wikipédia)

L'identité culturelle et le futur

Aujourd'hui, plusieurs cultures sont forcées de se défendre et finissent par défendre des éléments culturels plus ou moins intéressants - voir même des aspects secondaires et négatifs de leurs passé. Éventuellement, il se forme dans ces cultures, une position de 'défensive' continuelle, c'est comme une sorte de «fondamentalisme culturel » ou tout ce qui est externe à la culture est rejeté, et ou seul un style de vie et une religion dominante est autorisé et validé.

Mais nous savons d’une personne aussi bien d'un peuple peut choisir un projet qui élimine ou neutralise les expériences négatives et qui renforcent les positives. Ainsi les grandes cultures apporteront-elles vers le futur la frustration, la discrimination, la domination, les guerres et la violence qui ont tant caractérisées leur passé? Ou chercheront-elles à s’inspirer des moments humanistes de leur histoire, c'est-à-dire ces moments ou l’être humain a été considéré comme la valeur la plus importante, et dans lesquels la paix et la coopération entre différents groupes et les cultures furent considérées comme l'élément fondamental de toute construction sociale. Ces moments dans lesquels on rejetait la violence, la persécution et la discrimination comme le pire ennemi de l’humanité. Tout ceci peut résonner pour plusieurs personnes comme un rêve utopique, spécialement quand nous observons toutes les guerres et les conflits dans lesquels plusieurs grandes cultures sont impliquées aujourd'hui. Mais les choix sont possibles et la liberté de choisir existe.

En fait, il y a toujours une liberté, et c’est grâce à ce choix que nous pouvons distinguer l’identité mécanique, qui se crée par le fait de reproduire mécaniquement les éléments  d'une culture sans qu'il y est de réflexions ; tandis que l’identité intentionnelle est formée par le choix des aspects que nous estimons être de la plus haute valeur pour le futur. Ainsi nous affirmons que le plus important est de reconnaître la diversité humaine, la diversité des cultures, des croyances, des idées et d'aimer la réalité que nous construisons!


 
(Marche mondiale pour la paix et la non-violence : Uruguay, 2009)

Le changement "évolutionnaire"

Les choix et la liberté culturelle s'expriment et s'exercent grâce à l'action sociale et l'action individuelle. Nous avons qu'un très grand nombre de jeunes, d'étudiants et d'enseignants sont sensibles à l'injustice et cherchent des façons de faire qui pourront changer la situation de crise actuelle. Mais parfois, des associations, des groupes de volontaires et des couches importantes de la population se mobilisent et apportent un apport positif en dénonçant les injustices. Cependant, ces groupes ne font pas des actions qui permettront une transformation des structures responsables de ces maux. Conséquemment, si notre intérêt est justement de transformer ces structures nous allons devoir aborder le thème de changement "évolutionnaire" ( thème différent des changements "réactionnaires ou réformateurs").

En fait, l'humanisme Universaliste s'intéresse justement à l'ouverture du système à la diversité, à la direction évolutive et aux changements structurels. Par exemple les humanistes proposent de mettre en avant la question du travail face au grand capital ; la question de la démocratie réelle face à la démocratie formelle ; la question de la décentralisation face à la centralisation ; la question de l'anti-discrimination face à la discrimination ; la question de la liberté face à l'oppression ; la question du sens de la vie face à la résignation, la complicité et l'absurde. Finalement nous disons que c'est parce que l'Humanisme se fonde sur la liberté de choix qu'il possède l'éthique la plus valable en ces temps de grandes incertitudes et de grandes désorientation.


Maintenant commence peut-être à se dessiner l'ébauche de la première civilisation planétaire. Dans une telle situation, il est possible que l'humanisme Universaliste  rencontre un terrain fertile pour le développement de ses idées. Cependant, cette civilisation qui se profile prendra son élan entre les conflits et crises qui nous affecteront profondément. Le moment sera alors venu, tant qu'organisatio humaine et en tant qu'individus, de nous questionner sérieurement sur la destinée de notre espèce et sur la signification de nos actes. ( Salvatore Puledda, 2000, p.243)
Dans notre prochain blogue nous allons aborder le thème de l'harmonie. Nous allons voir comment lorsque les choses bougent ensemble, il se crée de l'harmonie entre les différents aspects d'un même système. Tandis que lorsque les choses bougent séparément à l'intérieur d'un même système il y a de la discorde. Nous disons qu'il est nécessaire de consacrer du temps et de l'énergie à tous les aspects d'un ensemble puisqu'il n'y aura pas de progrès possible si les choses bougent dans différentes directions.


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Références:

Silo Silo Parle, Recueil d'opinions, de commentaires et de conférences 1969- 1995, Éditions références, Paris, France, 319 p. 2013.

Pour vous procurer l'ouvrage visitez le site : www.educationnonviolence.ca


Silo, Mythes-Racines Universels, Éditions Références, Paris, France, 2006. Cliquez sur le lien pour vous procurez l'ouvrage.


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