Contrer l'intimidation Dialogue et Non-violence Active 2 ème édition

Contrer l'intimidation, Dialogue et Non-violence Active


Dans ce blogue je présente la première partie de la nouvelle édition de l'ouvrage « Contrer l'intimidation, Dialogue et Non-violence active ». Au cours de l'été, j'ai complété une recherche pour finaliser cette nouvelle édition. Mais, pour le petit éditeur que je suis, rédiger, éditer et diffuser des ouvrages .. c'est compliqué et souvent la route est parsemée d'embûches. Parce qu'en lançant mon entreprise j'ai appris que l'édition de livres proposant de nouvelles idées et de nouvelles façons de faire .. c'est une tâche relativement ardue....  Disons que si j'avais choisi les livres de recettes à cuisiner, les choses auraient été un peu plus facile!

En fait, au cours des années j'ai eu quelques difficultés - comme par exemple avec les grandes maisons d'éditions ou les distributeurs qui n'ont aucun intérêt, semble-t-il, à distribuer des contenus qu'ils ne contrôlent pas. Tandis que les sites marchands de vente en ligne refusent les maisons d'éditions qui n'ont que quelques titres au catalogue. De plus, au cours de l'été pour aucune raison particulière mon compte bancaire "entreprise" été fermé par mon institution bancaire. En fait, cette situation m'a causé plusieurs inconvénients et a retardé la publication de ce livre et de d'autres livres. Mais il y a toujours moyen de faire des affaires en changeant d'institution bancaire et en ayant un site Internet et offrir la collection éducation à la non-violence. Or, il se trouve que nous avons un site, www.educationnonviolence.ca mais depuis quelques semaines certains problèmes techniques ne nous permettent pas de vous offrir l'édition numérique. Mais n'ayez crainte, dès que ces problèmes seront réglés vous serez avisé. 

Chapitre I
Éducation à la non-violence
Les conditions pour le dialogue
«Dans ce monde ou règle l’incertitude et la désorientation généralisée, il est nécessaire d'éliminer rapidement les armes nucléaires. Il est nécessaire que nos enfants apprennent à rejeter la violence, à rejeter la guerre et la persécution..et c'est seulement par ces changements que nous allons garantir un futur humain pour tous».

Avant d’aborder le premier chapitre, nous allons traiter de certaines difficultés qui gênent la fluidité du dialogue et qui nous ont menés, à plusieurs reprises, vers un impasse. Lorsque, nous (formateurs volontaires) présentons le programme d’éducation à la non-violence il est fréquent que des personnes expriment des idées, sentiments et opinions. En règle générale, nous sommes confrontés à cette croyance que la non-violence Active n’est pas possible dans un monde violent. Les gens nous expliquent que ce que l’ont fait est bien, mais que ça sert à rien puisque l’être humain est génétiquement programmé à devenir violent. C’est précisément pourquoi au fil des années, nous avons rencontré un certain vide dialogique pour échanger nos idées et nos expériences. En effet, cette barrière a été même parfois doublé d’hostilité dressé à la simple possibilité de discuter publiquement de nouveaux points de vue. Parfois, on a même délibérément bloqué à certains volontaires le droit de parole. Mais pourquoi empêcher des idées d’être entendues et des activités d’être diffusées alors qu’elles traitent de l’être humain et de la non-violence?

Mais, aujourd’hui nous vivons dans un autre moment, c'est un moment de grandes désorientations caractérisé par la fragmentation sociale et la violence. C'est précisément pourquoi de plus en plus de personnes veulent en savoir plus sur l’éducation à la non-violence tandis que d’autres souhaitent devenir des formateurs volontaires. En fait, de plus en plus de personnes cherchent de nouvelles façons de faire. Elles veulent s'impliquer dans un projet qui aura un impact immédiat. Un projet qui aura des impacts tant au niveau local que global. Aujourd'hui la plupart des gens comprennent que peu importe le gouvernement en place les réelles changements ne viendront jamais des dirigeants ou de leurs représentants. Ils comprennent que le système de valeurs déshumanise la société, les institutions et les individus. C'est parce que la majorité des gens savent que se sont eux qui devront vivre les conséquences d'une déshumanisation croissante. Ils comprennent que les idéaux de l’argent, l’individualisme, la performance et la compétitivité mèneront tôt ou tard à la catastrophe. Ils comprennent que ces valeurs ont contribué à générer plus de violence personnelle, de violence interpersonnelle et de violence globale. 
 
Cependant, c’est à partir d’une conscience globale pour l’humanisation de la société et des institutions que de grands ensembles humains pourront s’humaniser et simultanément humaniser les individus. Les groupes associatifs, les écoles, les cégeps et les universités devront créer des conditions et des espaces pour le dialogue, la réflexion et la non-violence Active.
Mais dès que certains lancerons des activités plusieurs d'autres se trouveront devant des difficultés et des résistances. Par exemple certaines personnes voudront leur faire croire qu’elles sont incapables d’opérer de grands changements avec d’autres parce qu’elles n’ont pas suffisamment de compétences, d’habiletés ou d'argent. Mais, dans ces moments le plus important sera précisément de se souvenir que les volontaires travaillent pour l'avancement de l'humanisation et d'une culture de la paix et de la non-violence et non pour répondre à quelles contre exigences institutionnelles qui souvent contribuent au processus de déshumanisation. En fait, les volontaires réaliseront que chaque activités est comme un but en soi. En règle générale, les volontaires ne s'enchaînent pas à des résultats puisqu'ils reconnaissent que cette "direction mentale" génèrent des situations problématiques et ils comprennent que le monde est déjà suffisamment compliqué comme ça. Évidemment, il faut planifier des moments et des moyens pour évaluer les actions et surtout de continuer à démontrer de l'audace et d'essayer de nouvelles choses.  Puisque la meilleure façon d'avancer librement c'est précisément de continuer à réaliser de nouvelles tentatives en dépassant les résistances et les frustrations.

Il faut éviter de baisser les bras et de laisser à d’autres la tâche de trouver des solutions à ces situations si problématiques qui nous affectent tous et qui nous relient à des centaines de millions de personnes à travers la planète. En fait, si nous rencontrons des difficultés, c’est précisément parce que nous avançons et que nous avons l’opportunité de grandir et de nous transformer.

Prenons par exemple le problème d’insécurité à l’école et dans le voisinage qui deviendrait de plus en plus important. Nous pourrions choisir d’évaluer la situation avec la communauté. Nous pourrions organiser des rencontres avec les parents, les groupes associatifs, les commerçants et les policiers afin d'avancer des pistes de solutions.
 
Les citoyens pourraient établir un plan d’actions et miserai sur des objectifs favorisant le sentiment de bien-être et de sécurité de l'ensemble de la communauté. Les citoyens pourraient analyser les contributions personnelles que pourraient faire les élèves, le personnel enseignants, les parents et les groupes associatifs. Certains pourraient suggérer de lancer un réseau de communication pour les citoyens du voisinage, d’autres pourraient prévoir des activités collectives, culturelles et sportives ou encore offrir des formations en éducation à la non-violence dans les écoles, les centres communautaires et les groupes associatifs.

Par ailleurs, si nous croyons que nous n'avons pas la capacité d'opérer de grands changements et si choisissons de laisser nos problèmes dans les mains de d’autres personnes, il est fort à parier que ceux-ci proposeront des actions qui n’iront pas forcément dans le sens d'une résolution de la situation. 

Laisser nos problèmes dans les mains de d'autres

Si nous laissons le problème dans les mains de d'autres : les politiciens pourraient décider d’augmenter le nombre de policiers. Tandis que les administrateurs de la ville pourraient choisir d’investir plus de ressources dans les technologies de surveillance avec l’installation de caméras un peu partout dans le voisinage. Conséquemment, la méfiance des jeunes envers les autorités pourraient s’accentuer alors que les citoyens ne ressentiraient pas plus de sécurité. Éventuellement les intervenants sociaux pourraient se plaindre d'un manque de ressources car les élus et les administrateurs invoquant l'urgence de la situation auraient transféré une partie du budget des affaires sociales à la sécurité civile pour l'achat d'équipement de vidéo de surveillance. Finalement, les citoyens auraient appris que plusieurs élus auraient bénéficié de généreuses donations de l'entreprise de vidéo surveillance au cours des élections.

Conséquemment, les actions proposées les politiciens et les administrateurs ne résoudraient pas les problèmes mais au contraire d’autres problèmes auraient accentué l'état de sécurité et de bien-être des citoyens.

Lorsque nous parlons de résistances, nous faisons référence aux difficultés que nous rencontrons devant le regard de l'autre et devant notre propre capacité d’agir avec d’autres. Ces résistances sont importantes car elles mettent en évidence que pour avancer nous devons apprendre à modifier notre regard tout en faisant des choses dans le monde avec d'autres personnes.

Si nous prenons l'exemple de la protection de l'environnement. Nous observons qu'il y a quelques décennies, personne ne pensait que le recyclage avait une importance. Tout à coup, des écologistes et des groupes environnementalistes ont eu l’audace de faire quelque chose. Ils se sont mis à recycler cartons et plastiques. Ils ont appris en faisant des choses. En fait, ils ont appris à séparer les matières recyclables et à implanter de nouvelles façons de faire. D'autres personnes dans d'autres villes on fait la même chose et éventuellement de plus en plus de groupes et de citoyens ont commencé à exiger des programmes de recyclage. Aujourd’hui, il serait impensable de retourner en arrière.

S’humaniser en humanisant nos actions dans le monde
Lorsque nous disons que nous devons apprendre de nouvelles choses nous parlons de changer notre façon de regarder des situations et de regarder les autres. Nous devons comprendre qu’il n’y a pas de bon et mauvais côté, mais des situations existentielles construites à partir des intentions humaines. Il devons dénoncer systématiquement les situations de violence et de déshumanisation qu’exercent une minorité et exiger un progrès humain pour tous.

Aujourd’hui nous savons que l’humanité est en mesure de résoudre les problèmes avec les changements climatiques et les conflits armés. Nous savons que les gouvernements peuvent s’entendre et avancer des mesures pour la protection et le bien-être des dizaines millions de familles réfugiées à travers de monde. Nous savons que notre planète possède suffisamment de ressources pour répondre aux besoins de tous. Nous comprenons que cette tendance à vouloir régionaliser les conflits est en train d’être manipulées par des intérêts particuliers au détriment des grands ensembles humains. Nous comprenons que plusieurs groupes de fanatiques et de terroristes profitent d'un grand désordre dans plusieurs régions du monde et font avancer des systèmes de valeurs encore plus violent exercant des persécutions sur certains groupes religieux et surtout les femmes.  Nous comprenons que ceux qui contrôlent les intérêts particuliers ne veulent pas nécessairement prendre en charge les problèmes de la déshumanisation, parce qu’ils devront renoncer à ses gains fabuleux en échange d’une humanisation globale et d’un bien-être pour tous.  

Mais nous ne sommes pas résignés puisque nous continuons à exiger des changements pour l'humanisation des sociétés et des institutions. Nous savons que ceux qui soutiennent férocement ce système de valeurs déshumanisantes devront éventuellement choisir entre la déshumanisation croissante d'eux-mêmes ou l'humanisation du monde. Nous savons qu'il est possible d'être non-violent dans un monde violent et qu'il est possible d’apprendre à s’humaniser en humanisant nos actions!
« Il est facile de prétendre que les autres doivent changer; seulement, les autres pensent la même chose. N’est-ce dont pas l’heure de commencer à reconnaître « l’autre », la diversité du « tu »? (Salvatore Puledda, p.240, 2000)
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Référence:
Texte tiré de l'ouvrage:
Contrer l'intimidation, Dialogue et Non-violence active, Anne Farrell, Henri Oscar Communication, Pincourt, Québec, 177 p., 2016. ISBN 978-924100-11-0
Pour vous procurez le livre : http://selz.co/4JCu6Zeo$

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