Heidegger : "on oublie le point fondamental, l'être humain n'est pas un "quoi" .. 




(Photo crédit: wikipédia, éducation dans l'Antiquité, relief trouvé à Neumagen 
près de Trèves, un enseignant avec 3 disciples  (180-185 AD) )

Selon Heidegger, le premier humanisme historique est celui qui est apparu à Rome à l'époque de la République. À cette époque cet homme humain s'oppose à l'homme barbare. Il est Romain et incorpore l'éducation grecque.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Les idées principales de l'humanisme occidental historique, de l'humanisme naturaliste & l'humanisme métaphysique d'Heidegger1

Dans les articles précédents, nous avons vu comment l'humanisme qui est apparu avec force à la Renaissance revendiquait l'être humain. Dans cet article nous allons voir, dans un premier temps, les interprétations de l'être, du point de vue de l'humanisme historique occidental. Dans un deuxième temps, nous allons présenter l'analyse l'être réalisée par Heidegger à partir des interprétations de l'humanisme historique. Le philosophe aborde ce thème dans l'ouvrage Lettre sur l'humanisme publiée en 1947.

Dans nos articles précédents, nous avons expliqué comment, contrairement au Moyen Âge chrétien, à la Renaissance c'est la dignité humaine qui était valorisée.

«C'est dans l'ouvrage de l'humanisme français Charles Bouillé, le De sapiente (le savant), que la glorification de l'homme atteint sans doute son plus haut degré. S'étant formé à la pensée de Ficin et de Pic de la Mirandole, Bouillé affirme, à la suite de ses maîtres, que l'homme n'a pas une nature déterminée mais qu'on retrouve chez lui tous les différents degrés de l'être : il existe comme la matière inanimée, il vit comme les plantes, il sent comme les animaux, et en plus il raisonne et réfléchit. Cette dernière capacité le rend semblable à la Nature créatrice. Mais ce n'est pas n'importe quel homme qui est en mesure d'atteindre ce niveau : seul le savant en est capable, grâce à un patient travail d'auto-construction, grâce à sa vertu et à son art. (..) On voit ici apparaître clairement l'idéal d'homme dont la culture de l'humanisme a rêvé (..) Il existe cette potentialité, dans l'être humain, tout comme la possibilité de s'arrêter à un degré inférieur de l'être. » (Puledda, 2000, p.63)

Dans la citation ci-bas, Bouillé reprend et surtout dépasse cette équivalence entre le microcosme et le macrocosme, étant rappelons-le, les caractéristiques essentielles de l'hermétisme.

«Le cosmos est tout mais, il n'a pas conscience de ce qu'il est; l'homme n'est presque rien mais il peut tout savoir. Entre les deux existe le même rapport qu'entre l'âme et le corps : l'homme est l'âme du monde et le monde est le corps de l'homme. » (Puledda, 2000, p.66)

Pour Puledda, cette idée d'homme supérieur est énoncé dans le sujet hermétique.  Cette idée ou l'homme se construit lui-même et dépasse le niveau commun se rapproche des idées de l'humanisme historique occidental et de celles de certains courants d'idées traditionnelles. Par exemple, cette question d'homme supérieur est centrale dans le Soufisme et dans l'Hindouisme.

D'autre part, au cours la première moitié du XVIIe siècle, l'humanisme de la Renaissance est déjà épuisé tandis que l'image de l'homme en tant que centre et métaphore du monde, peint sur les toiles que cette époque nous a transmise, se dissout. Avec l'Âge de la Raison, puis l'Âge des Lumières s'amorce la création d'une nouvelle image moderne de l'homme. Cette image devient de plus en plus claire au XIXe siècle. En fait, il s'agit d'une image double, hybride que nous avons déjà abordé dans nos articles précédents - l'homme c'est une machine biologique mi-robot & mi-prométhé.

(..) une sorte de monstrum dans l'acceptation latine du mot qui désigne un être aux membres disproportionnés et provenant d'espèces différentes. (..) son essence est pensée dans une dimension zoologique ou purement matérielle. Il devient l'expression d'un arrangement particulier de certaines structures moléculaires sujettes aux lois inflexibles et aveugles du déterminisme physique. D'autre part, par une étrange torsion de la pensée, cet être se trouve dans un courant ascendant d'évolution et de progrès, il est porteur d'une charge de liberté et de rationalité avec laquelle il doit transformer la nature et la société en les réordonnant à son image. (..) C'est ainsi qu'au cours du XIXe siècle apparaît ce phénomène que Foucalt appelle la « théologisation » de l'homme, qui vient de ce que les hommes ont perdu la foi dans le dieu chrétien. Avec la mort de Dieu et l'avancée de la foi en la raison et en la Science, l'homme moderne finit par s'approprier les caractéristiques de la divinité disparaît. (Puledda, 2000, p.21, 22)


(Crédit photo: wiki, John Dewey)

Dewey et l'humanisme naturaliste

Puledda explique que ce n'est pas l'individu particulier qui s'approprie les caractéristiques de la divinité disparu, mais bien la totalité du genre humain.

C'est ainsi que naît le grand mythe eschatologique (du grec ἔσχατος / eschatos, dernier, logos "parole") du Progrès de l'Humanité. Le mythe du progrès de l'humanité, qui grâce à la connaissance scientifique de la biologie, de la physiologie et des sciences humaines, (psychologie, sociologie, anthropologie) l'homme va réussir à se libérer de ses déterminismes et de ses aléniations pour devenir libre et maître de lui-même. Mais dans cette façon de présenter les choses l'homme doit être à la fois  sujet de la connaissance et son objet

En fait, Foucault l'a bien observé, l'homme, après avoir tué Dieu, doit rendre compte de sa propre finitude et expliquer comment, il peut être à la fois sujet et objet de la connaissance. Autrement dit - alors qu'il est un individu limité et conditionné et qu'il ne possède pas tout savoir - et de plus qu'il ne peut le construire qu'empiriquement -  les sciences de sa propre vie - il doit expliquer pièce par pièce les sciences de sa propre vie. C'est ainsi, qu'à partir du XXe siècle, l'humanisme naturaliste, fait véritablement son entrée dans l'histoire et c'est à partir de ce moment que l'essence humaine est pensée à partir de l'animalitas.

Pour Puledda, l'humanisme naturaliste se situe historiquement dans la première partie du XXe siècle, et est essentiellement caractérisé par une nouvelle formulation de l'être humain. Cette conception est partagée, entre autre chose, avec les idées du philosophe et pédagogue américain John Dewey. 

Dewey publie son ouvrage "Humanist Manifesto" en 1933. Au cours du XXe siècle, Dewey est l'un des principaux représentants du mode de pensée "pragmatisme américain". Selon lui, toute existence est un événement. Son résonnement débouche sur l'humanisme paradoxal qui, et sous l'influence du darwinisme, ramène la conception de l'être dans le continuum du vivant ou prédominent, surtout, les interactions de l'être avec le milieu. C'est à partir d'un type de psychologie fonctionnelle repris de la biologie évolutionniste de Darwin et de la pensée d'un autre pragmatiste américain, William James, que Dewey va élaborer sa nouvelle théorie de la connaissance. Selon lui, la pensée n'est pas une ensemble d'impressions produites par les sens, ni une fabrication de quelque chose appellée la "conscience" et encore moins la manifestation d'un Esprit absolu, mais plutôt une fonction médiatrice et instrumentale qui s'est formée pour les besoins, le développement et le bien-être de l'humanité. 

« Ce texte extraordinairement optimiste sur les destinées de l'humanité a été publié en 1933, c'est-à-dire en pleine ascension du nazisme. Il faut également dire que – dans la conscience de l'Occident – l'image de l'homme sur laquelle se fonde cet humanisme s'est quasiment inscrite au niveau prédialogal, quand bien même elle était double, circulaire, intimement contradictoire. En fait, cette image a fini par faire partie du substrat formé par les vérités sociales inconscientes – ces vérités sur lesquelles, à l'intérieur d'une culture, on ne remet jamais en question. (..) Seule une tragédie collective aux dimensions de la Seconde Guerre mondiale a pu produite une secousse assez forte pour faire émerger cette couche quasi-ensevelie et l'exposer à la discussion et à la critique. (Puledda, 2000, p.23)

Après l'immense secousse meurtrière de la deuxième guerre mondiale, la publication de Sartre, L'existentialisme est un humanisme ébranle le milieu intellectuel européen. En effet, dans son essai, Sartre s'efforce de reformuler une philosophie et une doctrine humaniste qui voit en l'homme et sa liberté, la valeur suprême. De plus, Sartre invite à l'engagement militant et à la lutte contre toute forme d'oppression et d'aléniation.

(photo crédit: Heidegger, 1960, wikipédia)

Heidegger & l'humanisme métaphysique

La publication de l'essai de Sartre provoque, un vaste débat, et de profondes controverses. Comment redonner un sens au mot humanisme, était la question qui alimentait le débat que se disputaient les chrétiens et les marxistes et dont s'était aussi approprié l'existentialisme sartien. En 1947, Heidegger intervient dans le débat. Il est sollicité par le philosophe français Jean Baufret, qui lui demande de décrire son interprétation du thème « humanisme ». Selon Heidegger, le premier humanisme historique est celui qui est apparu à Rome à l'époque de la République. À cette époque cet homme humain s'oppose à l'homme barbare. Il est Romain et incorpore l'éducation grecque. Cet humanisme a comme idéal l'humanitas qui est la traduction grec paideia, l'éducation. Ici nous parlons de l'éducation qui était donnée dans les écoles de philosophies de la fin de la période hellénistique. En fait, à la fin du Moyen Âge, l'humanisme italien, vise justement à relier la Grèce à Rome et fait sien de ce même idéal humaniste. Tandis que les autres humanismes, le marxiste, le chrétien, le sartrien et l'humanisme de Dewey ne se retournent nullement vers l'Antiquité et déterminent eux-mêmes à leur manière l'essence de l'homme.

Dans son célèbre texte, la Lettre sur l'humanisme, Heidegger analyse les différentes conceptions de l'essence humaine qui ont été formulées par les humanismes, anciens et modernes.

« Heidegger trouve en toutes ces conceptions, un présupposé commun tacite qui n'a pourtant jamais été soumis à l'investigation ou à la critique. Ce présupposé, que tous les humanismes acceptent implicitement, est que l'être humain correspond à l'ancienne définition d'Aristote : un « animal rationnel ». Généralement, personne ne doute de la première partie de l'animal, tandis que le « rationnel » devient selon les différentes philosophies l'intellect, l'âme, l'esprit, la personne, etc.

Pour Heidegger, en affirmant que l'être humain est un animal rationnel, les philosophes parlent de quelque chose de "vrai" à propos de l'être humain. Par ailleurs, selon le philosophe, les humanismes anciens ainsi que les humanismes modernes débouchent sur une analyse métaphysique. En effet, ils présupposent que l'essence de l'homme est quelque chose d'évident et qu'il n'est pas nécessaire de discuter de cette définition, c'est-à-dire ;  l'homme est un animal social ou encore l'homme est un animal rationnel. Mais pour Heidegger, cette définition est déjà une forme de métaphysique, puisqu'elle est "interprétation". En fait, c'est une interprétation qui place l'homme dans la dimension animal - autrement dit, l'essence de l'être humain est pensée de façon très étroite. Heidegger explique que l'essence humaine est pensée à partir de l'animalitas et non à partir de l'humanitas. L'homme est ainsi réduit à un être naturel, à un phénomène zoologique et finalement à une chose. Pour Heidegger on oublie le point fondamental, c'est-à-dire que l'être humain n'est pas un « quoi », et un être quelcontre, une chose, mais il est un Qui, « Qui suis-je? ». « Qui » se pose la question de l'essence, « Qui » se pose la question ou vais-je, « Qui » se pose la question « Quelle est mon utilité psychologique ? »

Heidegger explique que l'essence humaine doit être pensée à partir d'un emplacement qui est totalement différent. Toute l'histoire de la pensée occidentale, à commencer par Platon et Aristote, a conçu l'étant comme simple-présence, et cela a voilé le lien entre l'être et le temps, entre les trois degré temporels, le passé, le présent et le futur.

Mais, pour Heidegger l'oubli de l'être qui marque toute l'histoire de la métaphysique occidentale, ne peut être considéré simplement comme une erreur philosophique.

(..) si telle a été la manière dont l'être est apparu à l'Être-là pendant tout le cours de l'histoire de l'Occident, c'est parce que c'est ainsi que l'être est pour l'Être-là dans cette tradition culturelle. Il ne s'agit donc pas d'une erreur mais d'un Destin. Dans le Destin de l'Occident, l'être se manifeste en se dissimulant. C'est dans cette perspective que s'éclaicit la signification de la technologie. (Puledda, 2000, p.200)

Finalement pour Puledda, si l'humanisme a échoué dans le déploiement de ses idées, après la 2e guerre mondiale, c'est bien à cause de cet appauvrissement et de cet réduction considérable de l'essence de l'être humain qui pourtant fut défendu par les humanismes de l'époque. Pour Puledda, l'origine du nihilisme et son élan destructeur des sociétés technologiques actuelles se trouve dans cette réduction de l'être humain à une chose - c'est-à-dire, une chose à être utilisé, à être exploré et manipulé.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Malgré la menace de conflits à travers le monde, malgré les catastrophes écologiques, malgré la crise du système financier et la menace grandissante d'un affrontement entre puissance nucléaire, en définitive la question la plus urgente du moment est se qui rapporte à "Qui".. 

Elle se rapporte à cette dialectique entre la dynamique mécanique d'un système  dont la méthodologie d'action est la violence et donc la valeur centrale "l'argent" - et - l'intentionnalité de la conscience de l'homme libre .. elle se rapporte à cette présence; cet étant-là projeté par l'intentionnalité de la conscience vers le futur .. 

En effet, plus que jamais dans l'histoire de l'homme les questions fondamentales de notre époque se rapportent au registre de l'être .. "Qui suis-je?  Ou vais-je?  .. Quelle est mon utilité psychologique?

Pour aider à la compréhension du lecteur, nous définissons le registre comme "l'expérience de la sensation produite par des stimuli détectés par les sens internes ou externes, y compris le souvenir et l'imagination".2

---------------------------------------------------------------------------------------------

1969 - Retour de la phénoménologie et de l'humanisme

Après un silence de plusieurs décennies, la phénoménologie et l'humanisme sont à nouveau abordés en parallèle. Mais, cet fois-ci, c'est loin des grands centres universitaires et des centres de pouvoir que se développera le courant de pensée du Nouvel humanisme et son mode d'action personnelle et sociale. 

Le Nouvel Humanisme & l'humanisme Universaliste

En 1969, dans la cordillère des Andes en Argentine, Silo3, expose les idées et les idéaux du Nouvel Humaniste sous la surveillance des autorités militaires. Pour Puledda le Nouvel Humanisme présente un système d'idées. D'entrée de jeu il nous informe de certains égards.

Nous ne sommes pas assez naïfs pour croire que nos idées sont « scientifiques » et qu'elles représentent la réalité « objective » comme on disait au siècle dernier. Nous nous inscrivons dans la tradition phénoménologique, et c'est pourquoi nous ne parlons pas « d'objectivité » mais d'interprétation, de projet. Le Nouvel humanisme est une interprétation générale de la situation de ce monde globalisé, un ensemble structuré de propositions pour sortir de la crise dans laquelle se débat notre civilisation. (Puledda, 2000, p.28)

La pensée du Nouvel humanisme et de l'humanisme universaliste ne considèrent pas que la conscience humaine est un « reflet » passif ou déformé du monde naturel, ni un récipient de faits psychiques. Plutôt pour cet l'humanisme universaliste, la conscience humaine « transcende » le monde naturel : c'est un phénomène radicalement différent du monde naturel. Elle est activité intentionnelle, activité incessante d'interprétation et de reconstruction du monde.

«L'intentionnalité de conscience est donc fondamentalement pouvoir être, c'est-à-dire futur, dépassement de ce que le présent nous donne comme fait. C'est dans cette reconstruction du monde, dans cet élan vers le futur que réside la liberté constitutive de la conscience : liberté parmi des conditionnements, c'est-à-dire sous la pression du passé, mais liberté quand même ». (Puledda, 2000, p. 28)

Pour les humanismes universalistes, la violence physique n'est pas un fait « naturel », comme certains savants ont voulu le faire croire, mais le résultat d'intentions humaines.

Puledda explique que l'historien peut facilement repérer selon certains indicateurs précis, les moments de l'humanisme universaliste dans différentes cultures; comme par exemple dans le monde arabe, occidental, chinois, indien et dans les amériques. Selon lui, on retrouve aussi des moments humanistes dans les grandes civilisations de l'antiquité ; dans l'empire égyptien, l'empire Perse, en Grèce et dans la civilisation romaine.

L'humanisme universaliste se définit par une attitude et une certaine perspective sur vie personnelle et collective, ce n'est donc pas le patrimoine d'une culture spécifique, mais celui de plusieurs cultures. Selon les humanistes, c'est en faisant un certain rappel "ré-actualisé" des principales caractéristiques de ces moments historiques que les grandes cultures, qui s'affrontent aujourd'hui, pourront entreprendre un dialogue et édifier la Nation Humaine Universelle. Ainsi pour Puledda, il est possible de repérer de tels moments grâce à certains indicateurs présents dans l'action personnelle et sociale :
  1. L'être humain occupe une position centrale en tant que valeur et préoccupation.
  2. On affirme l'égalité de tous les êtres humains.
  3. On reconnaît et on valorise les diversités personnelles et culturelles.
  4. On cherche à développer la connaissance au-delà de ce qui est accepté comme vérité absolue.
  5. On affirme la liberté d'idées et de croyances.
  6. On rejette la violence.
Dans son ouvrage Lettre à mes amis, Silo, le fondateur du Nouvel humanisme, explique  que les humanistes souhaitent se projeter vers un monde nouveau et multiple:
Les humanistes sont des femmes et hommes de ce siècle, de notre époque. Ils reconnaissent les antécédants de l'Humanisme historique. Ils s'inspirent des apports des différentes cultures et pas uniquement de celles qui, actuellement, occupent une place centrale. Ce sont, de plus des hommes et des femmes qui laissent derrière eux ce siècle et ce millénaire, pour se projeter vers un monde nouveau. (..) Ils n'aspirent pas à un monde uniforme mais multiple : multiple par ses ethnies, ses langues et coutumes ; multiple par ses localités, régions et provinces autonomes; multiple par ses idées et ses aspirations; multiple par ses croyances, son athéisme et sa religiosité ; multiple dans ces formes de travail ; multiple dans la créativité. Les humanistes ne veulent pas de maîtres ; ils ne veulent ni dirigeants ni chefs, et ne se sentent ni représentants de quiconque. Les humanistes ne veulent pas d'un État centralisé ni d'un Para-État le remplaçant. Ils ne veulent pas de l'armée qui joue le rôle de la police ni de bandes armées qui s'y substituent. (Silo, 1995, p. 95)

Dans les prochains articles, nous allons aborder quelques concepts de base du courant de pensée du nouvel humanisme ; le registre, le paysage de formation, l'espace de représentation et le monde des intentions.

----------------------------------------------
Notes
1 : Heidegger publie l'ouvrage Etre et temps en 1927 qu'il dédie à Husserl. Mais ce livre marqua la rupture qui entre Husserl et Heidegger.  En 1933, Heidegger fut nommé recteur de l'université de Fribourg, un mois plus tard il adhére au Parti nazi. Cette adhésion ne dura qu'une (1) année. Heidegger se démit de sa charge en raison d'un désaccord avec les autorités ; il avait refusé d'éloigner de l'université deux collègues antinazis. Il cessa de s'occuper de la politique et entra dans une période de silence - il cessa aussi de publier en raison des difficultés qui lui imposait le régime. Il donna quand même des cours universitaires surveillés par les Services de sécurité allemand.

2: Il y a deux mille cinq cents ans, dans un cours magistral de psychologie descriptive, Bouddha traita de l'un des problèmes les plus importants se rapportant à la perception et à la conscience qui observe la perception. Il le fit à partir d'une méthode fondée sur les registres. (Silo,2013, p.60)

3: Silo, de son vrai nom Mario Luis Rodriguez Cobos est le fondateur du mouvement humanisme, il est écrivain et penseur. Une grande partie de son oeuvre explore la vie de l'être humain. Une autre partie traite du fonctionnement du psychisme humain et de son processus. Malgré de nombreuses arrestations, emprisonnements, une tentative d'assassinat et plusieurs critiques de certains mouvement politique en Argentine et en Europe, Silo continuera durant toute sa vie à développer et exposer ses idées sur l'humanisme universaliste, la non-violence, le sens de la vie et sur la déshumanisation grandissante des sociétés occidentales.


------------------------------------------------
Références: Pour en savoir plus et pour supporter l'éducation à la non-violence, procurez-vous les ouvrages du Nouvel Humanisme en visitant le site   www.educationnonviolence.ca

Messages les plus consultés de ce blogue

La solidarité humaine et l’évolution sociale

L'évolution du mental et de la vie - mes expériences personnelles

La pandémie retarde-t-elle notre marche vers la libération ? Et si c'était une opportunité historique pour un changement social et humain ?