La Règle d'Or

La Règle d'Or


L’éducation à la non-violence avance avec tout ce qui construit une situation à laquelle nous aspirons tous : un monde humain, non-violent, libre et solidaire. Un monde diversifié dans ses cultures, croyances, idées et personnes.  Depuis cette façon de présenter les choses, l'éducation à la non-violence s'occupe du positif et à le faire croître en le diffusant et en le mettant en relation. Cette stratégie de changement est très différente à celle qui consiste à s’occuper du négatif et à constamment chercher à l’éliminer. 


Nous disons que cette façon de voir est une conversion du regard. En fait, c'est la clé de la méthodologie de la non-violence Active. Au lieu de voir la diversité comme un problème ou un obstacle, on met la diversité des idées, des croyances, des cultures, des personnes devant. L'éducation à la non-violence met l'accent sur la direction convergente, sur l'intention convergente et s'oppose à l'idée et à la pratique de l'élimination de prétendues conditions dialectiques.





"La valeur d'un homme tient dans sa capacité à donner et non à recevoir"


(Albert Einstein Vienne 1921, Wikipédia)









Il nous semble indispensable de valoriser les aspects positifs de soi-même et des autres et d’essayer de les développer. Il nous semble prioritaire de développer des programmes et des activités de ce qui est positif dans ce monde.

L'acte de solidarité et réciprocité

L'acte de solidarité se trouve à la base de la croissance personnelle et culturelle. En effet, l’histoire nous montre que sans solidarité, sans bonté et fraternité les connaissances n'auraient sûrement pas évoluées rapidement en occident. Par exemple, au Moyen Âge, les Arabes, les Juifs et les Chrétiens fraternisaient. C'est grâce à ces échanges que plusieurs grandes oeuvres littéraires et scientifiques, datant de l'époque de la Grèce antique, furent transmis dans les abbayes pour la traduction et retranscription (avant l'imprimerie de Gutenberg). Le progrès de la médecine a été marqué par plusieurs découvertes importantes. En effet, si les savants n'avaient pas ressenti de la compassion pour les malades la médecine aurait pas progressée rapidement. Si Louis Pasteur, au 19e siècle, n'avait pas ressenti l’urgence de guérir les malades, il n'aurait pas inventé le premier vaccin.

Aujourd’hui, si les hommes peuvent visiter l’espace sidéral, c’est bien parce que d'autres générations d’hommes, comme ceux du XVIe siècle avec Giordano Bruno, Copernic, Galilée et Newton ont développé des modèles en sciences physiques, mathématiques et philosophiques et proposer une nouvelle conception de l'univers. Ils ont défendu au péril de leur propre vie ce qu'ils croyaient juste et évolutif pour l'être humain. Les grands personnages historiques de la non-violence, Gandhi et Martin Luther King ont à coup sûre ressenti l'urgence de faire quelque chose pour dénouer la situation de violence et de discrimination dans laquelle ils vivaient. En proposant des actions de masse non-violentes, ils ont simultanément dénoué leur situation et celles de centaines de millions de personnes. Aujourd'hui, il serait impensable de taxer des aliments de base tel que le pain où le lait ou encore d'organiser à partir d'une ségrégation raciale quelconque le système de transport en commun d'une grande métropole. 


Durant la révolution française, en 1792, la courageuse Mary Wollstonecraft publie Défense des droits de la femme ("A Vindication of the Rights of Woman") et appelle à une certaine égalité entre les sexes dans les domaines de l'éducation et de la moralité. Wollstonecraft explique aux grands théoriciens de l'éducation du Royaume Uni de l'époque, que les femmes pouvaient être aussi intelligentes que les hommes et qu'elles devaient avoir droit à l'éducation. Aujourd'hui en 2015, il serait impensable de limiter l'éducation des sciences et des mathématiques seulement aux garçons.

Mais jusqu'au début du 20e siècle les femmes en Occident étaient généralement considérées comme des êtres inférieures. D'ailleurs, plusieurs croyaient que les femmes ne pouvaient penser par elles mêmes et ainsi obtenir les mêmes droits que les hommes comme le droit de vote. Les affaires politiques étaient considérées "exclusivement" du point de vue des hommes.  Éventuellement, un mouvement s'organise au Royaume Uni. C'est Union Nationale pour le suffrage féminin (National Union of Women's Suffrage), ces femmes utilisent des moyens pacifiques pour obtenir le droit de vote. Elles vont mettre en évidence qu'elles doivent obéir aux lois et qu'elles devraient conséquemment obtenir le droit de participer à leur création. En 1918, le Parlement du Royaume-Uni vota une loi accordant le droit de vote au femme. Aujourd'hui il serait impensable de limiter le droit de vote des femmes. Mary Wollstonecraft et toutes ces femmes de l'Union Nationale pour le suffrage féminin étaient évidemment différentes des hommes, mais elles ont eu l'audace et la force d'exiger un traitement réciproque. En fait, elles demandaient un traitement "humain". 

Le traitement réciproque est le centre des préoccupations de la perspective de l'Humanisme Universaliste. Cette perspective gravite autour de la Règle d'Or et le principe de solidarité qui dit: "Lorsque tu traites les autres comme tu veux qu'ils te traitent, tu te libères". Dans son ouvrage Silo parle, l'auteur nous explique pourquoi l'acte valable de solidarité libère celui qui l'a produit. Déjà, nous savons que l'acte de solidarité produit de grandes conséquences parce qu'il amène à une ouverture et à une communication positive avec les autres êtres humains. Mais très peu d'auteurs, psychologues et philosophes se sont penchés sur le phénomène libérateur qu'il génère à celui qui le produit. Nous avons tous expérimenté un jour ou l'autre dans notre vie le renfermement sur soi et nous savons que ce type de comportement crée des problèmes plus ou moins graves. L'égoïsme par exemple, se rapporte précisément à type de comportement, au problème de renfermement et de manque de communication. 

La solidarité humaine c'est ce "liant" d'une culture. C'est l'acte de solidarité humaine qui concilie la culture à son ensemble, tandis que les actes de solidarité culturelle en convergeant dans la diversité se concilient à l'ensemble de l'humanité. L'acte de solidarité personnelle permet quant à lui, de libérer celui qui le produit et de se concilier à son intériorité. Si nous laissons l'État, les "big business", les banques, les croyances religieuses limiter l'acte de solidarité par des lois, par une certaine morale ou par des modèles économiques et politiques axés sur le repli sur soi et l’exclusion sociale nous limitons d'un même trait la créativité, l'imaginaire et l'ingéniosité humaine. Par les temps qui courent, et en cette époque de grande fatigue culturelle ou plusieurs centaines de millions de personnes vivent d'innomblables situations problématiques à travers le monde.. il nous semble urgent de faire grandir cette nouvelle sensibilité est en train de naître .. et ces nouveaux critères d'action qui à la différence de d'autres époques pleines de mots vides   avec lesquelles on cherchait une reconnaissance extérieure, valorise plutôt le travail en équipe, décentralisée, humble et ressenti.  

Comme nous l'avons mentionné précédemment, l'acte valable libère celui qui l'a produit, il le libère de contenus constructifs qui sont élaborés pour l'autre et la société. Celui qui produit l'acte fait grandir des possibilités que d'autres croyaient impossibles. Mais pourquoi est-ce ainsi? Pourquoi, y aurait-il en nous un processus de libération? Pourquoi - cette forme de fonctionnement mental - qui par la production d'acte valable nous fait grandir? Ce sont là des questions intéressantes que nous allons tenter d'explorer dans un prochain blogue. Nous allons tenter des réponses à partir de l'intentionnalité de la conscience, le registre, l'image et la perception.

Finalement, quand nous parlons de morale, nous parlons d’un acte libre.  Aucune théorie, aucune excuse n’est au-dessus de cet acte libre.  Cet acte morale, « traite les autres comme tu voudrais qu’ils te traitent » ne se rapporte pas à des choses, à de l’argent, à des objets où à des systèmes ; il se rapporte à la direction de nos actions.  

Pour conclure, je vous invite à réfléchir à quelques interprétations de la Règle d'Or que nous avons repris de diverses cultures et religions, qui sont à mon avis très intéressantes les unes comme les autres. 

Voici quelques exemples:

Béni est celui qui priorise ses frères avant lui-même

Baha’u’llah, tablette, baha’u’llah 


Ne fait pas à d’autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent

Matthieu 7v.12


Nul d’entre vous n’est vraiment croyant que s’il souhaite pour son frère ce qu’il souhaite pour lui-même Prophète Muhammad



Ne fait pas aux autres quoi que ce soit qui n'est pas bon pour soi-même. Ceci est la loi : tout le reste est commentaire Talmud, Shabbat

Ce que tu ne souhaites pas pour toi, ne l'étends pas aux autres  Confucius
Dans le bonheur ou dans la souffrance, dans la joie ou le chagrin, votre regard sur toutes les créatures devrait être comme celui que vous portez vers vous-même Mahavir




Ne blesse pas les autres de manière que tu trouverais toi-même blessante Bouddha
Ne crée pas de conflits avec les autres puisque Dieu est en nous tous Guru Granth Sahib


Lorsque tu traites les autres comme tu veux que les autres te traitent, tu te libères
L'humanisme Universaliste, Silo

Voici la somme de ton travail: ne fais pas aux autres ce qui causerait de la douleur si cela était fait pour toi  Mahabharata, XIII:114 


Regarde le gain de ton voisin comme ton propre gain, et la perte de ton voisin comme ta propre perte  Taoïsme



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Notes:



Au début du 20e siècle, l'écrivan russe Léon Tolstoï, s'inspire de l'Évangile de Matthieu et  du Sermon de la montagne de Jésus-Christ pour développer la méthodologie de la non-violence. Quelques années plus tard et suite à quelques échanges avec Tolstoï, le jeune avocat indien Gandhi, s'inspire à son tour de son enseignement et développe un mouvement de résistance de masse face à l'oppression. Il développe la pratique de désobéissance civile fondé sur l'Ahimsa (la non-violence). Vers la moitié du 20e siècle, le pasteur baptiste afro-américain Martin Luther King, militant non-violent pour les droits civiques des Noirs, s'inspire du mouvement de résistance de masse de Gandhi.



À surveiller la sortie prochainement du Livret 
Les personnages historiques de la Non-violence




L'histoire de la non-violence propose d'explorer différents personnages de divers époques ayant réalisés des oeuvres, des mouvements de masses, des réflexions et des actions. Le livret présente les différentes pratiques, méthodes et réflexions de ces personnages.





 






 







Notes de Psychologie, Silo, Éditions Références, Paris, 2013. Dans l'ouvrage, on étudie le psychisme en général en tant que fonction de la vie, dans sa relation au monde et dans son expression humaine. On étudie les trois voies de l'expérience humaine : sensation, image et souvenir, on présente les états de réversibilité et les états altérés de conscience. Finalement, on analyse la spatialité et la temporalité des phénomènes de conscience, pour finalement explorer le sujet des structures de conscience et les définir. 








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